L'homme arrêté jeudi à Montréal relativement au décès de deux garçons, étouffés par un python au Nouveau-Brunswick en 2013, sera accusé de négligence criminelle ayant causé la mort, a indiqué vendredi son avocat.

Jean-Claude Savoie a été libéré vendredi sur promesse de comparaître à Campbellton le 27 avril, a précisé Me Leslie Matchim. Il sera alors formellement accusé des deux crimes de négligence, a précisé l'avocat.

Selon Me Matchim, Jean-Claude Savoie, âgé de 38 ans, est complètement découragé par la tournure des événements.

«C'est un tour en montagnes russes que de se faire dire par la GRC qu'il n'y aura pas d'accusations puis d'apprendre ensuite que vous êtes cités à comparaître pour recevoir des accusations de cette importance», a dit l'avocat en entrevue.

En mai dernier, Me Matchim avait dit avoir été informé par la GRC qu'aucune accusation ne serait portée contre Jean-Claude Savoie. Mais la GRC a affirmé que l'enquête était toujours en cours.

Deux mois plus tard, la GRC a terminé l'enquête et remis le dossier à la Couronne, qui avait à déterminer si des accusations pouvaient être portées.

Une condamnation de négligence criminelle ayant causé la mort peut entraîner une sentence maximale de prison à vie. Mais vendredi, Me Matchim a affirmé que les accusations que la GRC dépose devant la cour peuvent être différentes de celles apparaissant sur la citation à comparaître.

Le petit Noah Barthe, âgé de quatre ans, et son frère de six ans, Connor, avaient été retrouvés sans vie le 5 août 2013, après qu'un python de Seba s'est échappé de son enclos dans l'appartement de M. Savoie, à Campbellton, où les garçons passaient la nuit chez un ami.

La GRC avait alors expliqué que le serpent de 45 kilos s'était échappé d'un vivarium dans l'appartement et s'était infiltré dans le système de ventilation qui, sous le poids du reptile, avait cédé. Le serpent de 4,3 mètres de long était alors tombé dans le salon, sur les garçons qui dormaient. Les autopsies ont conclu que les enfants étaient morts par asphyxie.

La mère des garçons, Mandy Trecartin, s'est exprimée, jeudi sur Twitter, sur la nouvelle de l'arrestation.

«Je suppose qu'il y a une raison pour laquelle j'ai fait des rêves récurrents dérangeants de mes garçons au cours des dernières nuits», a-t-elle écrit.

Ses fils étaient amis avec les fils de Jean-Claude Savoie, et elle-même avait des liens d'amitié avec l'accusé.

Selon les informations obtenues par La Presse Canadienne à l'été 2013, Jean-Claude Savoie serait le propriétaire de la boutique d'animaux exotiques Reptile Ocean, située au rez-de-chaussée de l'appartement où dormaient les deux garçons la nuit du drame.

Vingt-trois reptiles interdits avaient été saisis dans l'animalerie de M. Savoie après la mort des garçons. Quatre alligators d'Amérique avaient été euthanasiés.

La possession d'un python de Seba exige un permis au Nouveau-Brunswick depuis 1992. Seuls les zoos accrédités peuvent obtenir ces permis.

Me Matchim a affirmé que le ministère des Ressources naturelles avait fait enquête sur les animaux de M. Savoie, mais avait finalement décidé de ne pas porter d'accusations.