Même s'il a été condamné à l'expulsion vers son Honduras natal en raison de son passé criminel, Dany Villanueva vient d'obtenir in extremis un sursis en vertu d'une procédure rarissime qui pourrait lui permettre de s'établir indéfiniment au Canada.

Le jeune homme était convoqué ce matin aux bureaux de Citoyenneté et immigration Canada, où les fonctionnaires lui ont confirmé que sa demande d'Évaluation des risques avant renvoi (ERAR) a été accueillie favorablement. Cette décision signifie que les autorités croient que sa vie ou sa sécurité seraient sérieusement menacées s'il retourne au Honduras et qu'il devrait donc pouvoir rester ici. 

Le ministre de l'Immigration devra maintenant trancher définitivement la question, mais il est peu probable qu'il aille à l'encontre de la recommandation des fonctionnaires.

La mère de Villanueva s'est jetée dans les bras des manifestants venus appuyer son fils après l'annonce de la décision.

Une décision ERAR favorable est une chose extrêmement rare : moins de 2% des demandes reçoivent une réponse favorable.

«C'est parce qu'il s'agit du Honduras, la situation là-bas est très sérieuse, on ne parle pas d'expulser quelqu'un vers la France ici», explique Me Stéphane Handfield, l'avocat de Villanueva.

«Mon client est très content. On aurait pu lui demander de quitter le pays ce matin!» ajoute l'avocat.

Dany Villanueva, dont toute la famille vit au Québec, a aussi présenté une demande de résidence permanente au Canada pour motifs humanitaires.

Le jeune homme, qui a déjà frayé avec les gangs de rue de Montréal-Nord, a déjà été condamné pour vol qualifié. C'est ce qui lui a valu un ordre d'expulsion, puisqu'il n'est pas citoyen canadien.

Dany Villanueva s'est fait connaître en 2008 quand son frère Freddy a été tué par un policier de Montréal lors d'une opération qui a dégénéré.