Le Barreau du Québec souhaite des cours de justice plus modernes, où l'informatique viendrait simplifier et alléger le travail, en plus de rendre les procédures plus transparentes et économiques pour les citoyens. Il ne manque que l'argent pour réaliser ce souhait, car il n'y a «aucune réticence du milieu.»

C'est ce que la bâtonnière du Québec, Me Johanne Brodeur, a indiqué hier matin en conférence de presse, alors qu'elle faisait le point sur différents dossiers à un mois de la fin de son mandat. La modernisation des procédures est un des chevaux de bataille du Barreau, mais la bête ne semble pas en mesure de galoper bien hardiment. Le financement n'est pas là, a exposé la bâtonnière.

À l'ère informatique, Mme Brodeur se désole notamment de voir que les greffières sont encore contraintes de tout noter à la main sur des documents en papier, que les citoyens ne peuvent consulter les rôles en ligne, que les avocats doivent encore se présenter en salle d'audience pour demander une simple remise, avec les coûts qui sont rattachés pour le client...

«On n'est pas capable de déposer nos procédures de façon électronique. Si on accumule encore du retard, ça va être catastrophique. Il faut vraiment investir», lance Me Brodeur.

La justice monopolise 1,12% du budget du Québec, ce qui n'est pas suffisant pour combler les besoins. Mme Brodeur est persuadée que l'investissement rapporterait, car il améliorerait les délais et permettrait de réaliser des économies.

Connu depuis longtemps

La vétusté de l'appareillage judiciaire est un phénomène connu depuis longtemps.

Entre 1999 et 2012, dans le cadre du projet SIIJ (Système intégré d'information de justice), le gouvernement du Québec a dépensé des millions pour trouver les moyens d'y remédier. Le projet, qui a été abandonné en 2012, s'est attiré des critiques du Vérificateur général pour ses nombreuses lacunes.