Le mafieux Paolo Renda, beau-frère de Vito Rizzuto, n'a pas été revu depuis le 20 mai 2010. Mais il n'y a pas assez de preuves pour le déclarer officiellement mort, comme le demande sa famille, a tranché hier la Cour supérieure.

Selon la juge Claudine Roy, le témoignage rendu lors de l'audience par la femme de M. Renda, Maria Rizzuto, était «parsemé de ouï-dire et vagues en maints endroits». Aucun document ou témoignage n'est venu confirmer ses dires.

«Au mieux, la preuve établit que M. Renda n'a pas revu sa femme et sa fille depuis mai 2010, mais elle n'établit pas son décès de manière certaine, ni des circonstances permettant de conclure à celui-ci», a noté la juge dans sa décision.

Un jugement déclaratif de décès peut être rendu sept ans après la disparition d'une personne. Il y a possibilité de l'obtenir avant lorsque la mort est certaine. «La preuve circonstancielle doit porter sur le décès lui-même. L'absence d'une personne ne constitue qu'un seul des éléments de cette preuve», a précisé la juge.

La femme du disparu, Maria Rizzuto, et leurs deux enfants, demandaient une déclaration de décès parce qu'ils sont certains que M. Renda est mort, qu'ils doivent régler des choses et tourner la page.

M. Renda comptait parmi les têtes dirigeantes de la mafia italienne à Montréal. Il était en libération conditionnelle au moment de sa disparition, survenue en plein jour, alors qu'il s'apprêtait à rentrer à son domicile. Sa voiture a été retrouvée dans l'après-midi près de chez lui, boulevard Gouin, et les quatre steaks qu'il avait achetés pour le repas étaient sur la banquette. Il n'a pas donné de nouvelles depuis et n'a jamais utilisé ses cartes de crédit. Mme Rizzuto a aussi raconté que leur neveu, Nick Rizzuto Jr, a été assassiné quelques mois auparavant, et que son père, Nick Rizzuto, a subi le même sort en novembre 2010. À ce moment, le frère de Maria Rizzuto, Vito, était emprisonné aux États-Unis pour des meurtres commis il y a plus de 35 ans. Il est revenu récemment au pays.