Menaces, bagarres, violence et consommation de drogue: les pénitenciers québécois sont chaque année le théâtre de plusieurs centaines d'infractions et d'actes criminels. Dans la plupart des cas, les détenus se font prendre la main dans le sac avec des objets interdits entre les murs, mais il arrive aussi que des actes plus graves soient commis.

Selon des chiffres obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information, il y a eu plus de 300 bagarres dans les pénitenciers fédéraux entre janvier 2010 et mars 2012. On dénombre aussi plus de 100 cas de menace envers des membres du personnel carcéral, 44 cas d'intoxication, 274 problèmes disciplinaires et presque 100 voies de fait perpétrées par des détenus sur des employés. Les autorités pénitentiaires en rapportent presque deux fois plus sur des détenus.

«Sur plus de 3000 détenus, on ne peut pas dire que c'est fréquent et la plupart du temps, ça ne met pas en danger la sécurité de l'établissement», explique le porte-parole de Service correctionnel du Canada, Serge Abergel. «Nous répertorions chaque incident, aussi mineur soit-il, précise-t-il. Même une bousculade. Dans le monde extérieur, ça peut paraître anodin, mais ici, c'est pris très au sérieux.»

C'est toutefois sur le plan de la circulation d'objets et de substances interdites que le problème est le plus criant entre les murs. Entre janvier 2010 et mars 2012, le Service correctionnel fait état de 1360 saisies au cours desquelles un détenu a été pris avec des articles comme des cigarettes ou des téléphones cellulaires.

«Commes ils sont interdits, il y a un marché noir qui se crée. Surtout pour le tabac. Les fumeurs en veulent», explique M. Abergel. Aussi les détenus utilisent-ils toutes sortes de stratagèmes pour faire entrer des cigarettes, des téléphones ou de la drogue dans les pénitenciers.

«Ils font preuve de beaucoup d'imagination, dit le porte-parole. Ils reçoivent des colis volants par-dessus les clôtures, cachent des objets dans leurs cavités corporelles ou reçoivent des visiteurs qui transportent les articles.»

M. Abergel précise toutefois qu'aujourd'hui, la technologie de pointe des mesures se sécuritépermettent aux gardiens d'en intercepter davantage. «Les contrebandiers font face à des obstacles considérables et ça aussi, ça joue sur les chiffres», dit-il. Ce dernier fait référence aux chiens renifleurs, aux détecteurs de métaux, aux détecteurs ioniques et aux machines à rayons X qui accueillent tous ceux qui entrent dans les établissements carcéraux.

- Avec la collaboration de William Leclerc