Extradé par la Trinité-et-Tobago vendredi, le dangereux criminel Septimus Neverson fera finalement face à la justice québécoise pour le meurtre d'un artiste lavallois assassiné en 2006 et de nombreux violents braquages à domicile qui avaient semé la terreur dans la région de Montréal.

L'homme de 54 ans, considéré extrêmement dangereux par les policiers, a comparu par vidéoconférence samedi après-midi au palais de justice de Montréal. Vêtu d'une chemise grise, il est resté de marbre pendant sa brève comparution. Il est accusé du meurtre de Jacques Sénécal, de trois tentatives de meurtre, d'enlèvement et de vol qualifié pour de nombreux crimes perpétrés entre 2006 et 2009. Au total, il fait face à une cinquantaine de chefs d'accusation. 

La procureure de la Couronne, Me Catherine Perreault, a demandé à la juge de devancer le plus tôt possible la prochaine audience afin d'en venir à un «procès rapide». «Les délais sont toujours une préoccupation. C'est un dossier qui est complexe, les évènements se sont passés en 2006 et en 2009. Il y a plusieurs familles d'impliquées, plusieurs victimes d'impliquées. Donc, la Couronne veut mettre tout en oeuvre pour s'assurer que le procès se déroule efficacement et rapidement», a affirmé Me Perreault à La Presse en sortant de la salle. L'accusé est resté détenu et reviendra en cour le 1er novembre prochain. 

Les enquêteurs de la Section des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont rapatrié au pays Septimus Neverson vendredi après-midi. Il avait été arrêté par la police de la Trinité-et-Tobago, un petit État insulaire au large du Venezuela, en février 2015 à la demande du SPVM, en vertu d'un mandat d'arrêt international. Les procédures d'extradition se sont toutefois étirées sur dix-huit mois. «Je n'étais pas présente, mais ce que j'en comprends, c'est que M. Neverson a utilisé les recours légaux à sa disposition pour s'opposer à son extradition, alors le délai s'explique par l'épuisement de ses recours», a expliqué Me Perreault.

Septimus Neverson est accusé d'avoir assassiné l'artiste peintre Jacques Sénécal, âgé de 62 ans, lors d'un violent cambriolage à Laval en 2006. Les enquêteurs soupçonnent Neverson d'avoir commis au moins 13 violations à domicile en 2006 et en 2009 dans l'ouest de Montréal et à Laval. Ces deux vagues de braquages avaient provoqué la peur des citoyens dans ces secteurs et avaient mobilisé les forces policières pendant des semaines.

L'homme originaire de la Trinité-et-Tobago, qui ne détient pas la citoyenneté canadienne, avait pourtant été expulsé en 2000 en raison de ses antécédents criminels. Il avait toutefois réussi à revenir au pays sous une fausse identité, au nez des forces policières. Il aurait même fait des allers-retours entre son pays natal et le Canada entre 2006 et 2009.

Septimus Neverson a déjà été condamné pour homicide involontaire il y a une vingtaine d'années pour avoir causé la mort de Jean Guy Gauthier, en 1987 à Montréal. Neverson avait initialement été condamné pour meurtre au terme d'un premier procès. Or, un second procès avait été ordonné en raison d'irrégularités pendant les procédures judiciaires. Il avait alors plaidé coupable en 1998 à une accusation réduite.