Un homme et une femme qui ont omis de fournir des traitements médicaux à leur fils mort d'une méningite purgeront une peine d'emprisonnement.

David Stephan sera incarcéré quatre mois et sa femme, Collet Stephan, a été condamnée à trois mois de détention à domicile 24 heures par jour et sept jours sur sept.

Le juge du sud de l'Alberta, Rodney Jerke, a également statué que les deux parents devraient respecter une période de probation de deux ans une fois qu'ils auront complété leurs peines respectives. Ils devront aussi effectuer 240 heures de travaux communautaires d'ici 2018.

Le juge a affirmé que le père du garçon de 19 mois, Ezekiel, avait été plus «intentionnellement aveugle» que la mère quant à l'état dans lequel se trouvait son fils.

Le couple, dont la famille avait aidé à mettre sur pied une entreprise de suppléments alimentaires, a été reconnu coupable en avril d'avoir manqué à combler les besoins vitaux de leur enfant.

Les parents, croyant que leur petit était affligé par une grippe, l'ont traité au moyen de piment fort, d'ail, d'oignon et de raifort. Une amie de la famille, une infirmière, leur avait pourtant dit que le garçon pouvait être atteint d'une méningite.

«Si j'avais su que tout allait se terminer ainsi, je n'aurais pas mis mon enfant à risque», avait dit le père en cour.

David Stephan aurait une culpabilité morale plus grande, selon le juge, puisqu'il a contacté son père plutôt que de composer le 9-1-1 lorsque le petit a cessé de respirer.

En temps normal, les parents d'Ezekiel étaient «attentionnés et attentifs», selon le juge, mais ils ne l'étaient pas au moment où leur enfant souffrait.

«N'importe quelle personne raisonnable et prudente aurait agi», a dit le juge.

«Il s'agissait de bien pire que des reniflements», a-t-il ajouté.

Les parents, qui ont trois autres enfants, ont éclaté en sanglots en écoutant le verdict. Ils avaient été accueillis par une foule de sympathisants à leur arrivée au palais de justice de Lethbridge, en Alberta.

David Stephan avait alors remercié les 70 personnes rassemblées pour leur soutien en ce temps de «désinformation».

Des protestataires étaient également présents, principalement des médecins. «Vous ne pouvez pas imposer vos points de vue personnels à vos enfants et mettre de la sorte leur vie en danger», a fait valoir Kirsten Jones, une chirurgienne de Lethbridge.

Les procureurs souhaitaient que la peine s'étale sur trois à quatre ans et demi, mais Rodney Jerke considérait qu'une telle sentence était trop sévère. Le juge a précisé qu'il ne pouvait pas accorder une condamnation avec sursis telle que le réclamait la défense étant donné le facteur aggravant du fait qu'Ezekiel était «un jeune enfant vulnérable».