Nicola Di Marco, un intermédiaire de la mafia montréalaise de «haut niveau» qui avait obtenu sa libération conditionnelle en 2014, a été renvoyé au pénitencier au cours des dernières semaines pour avoir brisé l'une de ses conditions, a appris La Presse.

Di Marco, 46 ans, qui ne devait pas fréquenter des individus liés au crime organisé, aurait été vu avec un individu associé à la mafia, ce qui aurait provoqué sa réincarcération. Selon des informations non confirmées, cet individu serait Nino De Bartolomeis, alias Nino Brown, gravement blessé dans un attentat il y a deux semaines. Il semble également, selon nos sources, que les autorités seraient inquiètes pour la sécurité de Di Marco depuis le meurtre de l'aspirant parrain Lorenzo Giordano commis à Laval, le premier mars.

En 2011, Nicola Di Marco a été condamné à plus de quatre ans de pénitencier pour la possession d'un pistolet 9 mm et pour avoir tenu une maison de jeu. Lors de l'importante rafle anti-mafia Clemenza menée par la Gendarmerie Royale du Canada en 2014, Di Marco a de nouveau été arrêté pour avoir tenté d'introduire des stupéfiants en prison, pour le compte de son ancien patron, le défunt chef de clan Giuseppe De Vito, empoisonné au cyanure au pénitencier de Donnacona durant l'été 2013. On lui a imposé une sentence supplémentaire de 12 mois pour ce crime.

Durant les années 2000, Di Marco a également été, durant un certain moment du moins, l'un des responsables d'une maison de jeu illégal contrôlée par la mafia.

C'est aussi sur lui que les enquêteurs avaient trouvé, en 2008, des documents compromettants remis par la taupe de la GRC, Angelo Cecere, qui aurait agi pour le compte de Giuseppe De Vito.

Durant des représentations sur sentence, l'ancien procureur de la Poursuite fédérale devenu juge de la Cour du Québec, Yvan Poulin, avait décrit Di Marco comme un intermédiaire de haut niveau de la mafia car, avait-il témoigné lui même, il pouvait s'asseoir à la même table que des mafiosi importants.

À moins d'un revirement de situation, Di Marco pourrait devoir se présenter devant les commissaires aux libérations conditionnelles. Il pourrait également choisir d'attendre la fin de sa sentence, dans les prochains mois.

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