Le Comité de déontologie policière a imposé une suspension de 15 jours au sergent-détective Daniel Thiffault du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), dans une décision récente, pour avoir intimidé et manqué de respect à une citoyenne. Il avait proposé à la plaignante de retirer des accusations si celle-ci présentait ses excuses «sincères» lors d'un rassemblement faisant «office de tribunal».

À l'été 2012, deux agents du SPVM étaient intervenus pour mettre fin à une altercation impliquant Lucie Brassard et deux cyclistes. La femme a ensuite été arrêtée pour voies de fait sur les deux policiers. Quelques jours plus tard, le sergent-détective Thiffault lui a proposé de ne pas l'accuser en échange d'«excuses sincères» de sa part réalisées devant une quinzaine de policiers. Il précise que les deux agents doivent toutefois accepter ses excuses.

«Le Comité voit dans les propos du policier l'équivalent d'un scénario dans lequel Mme Brassard devait s'agenouiller avant de demander pardon aux agents», indique le jugement. Cette proposition du sergent-détective était «totalement déplacée», d'autant plus qu'il a ce grade depuis 1998.

La procureure du Commissaire a demandé une rétrogradation ou une suspension de 60 jours, tandis que l'avocat du policier recommandait une suspension de deux jours. Il a finalement écopé d'une suspension sans salaire de quinze jours pour avoir manqué de respect à la plaignante et d'une suspension sans salaire de dix jours pour l'avoir intimidée. Les deux peines sont toujours purgées en même temps. Le policier avait été reconnu coupable en juillet dernier.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal n'a pas voulu commenter l'affaire.