La femme d'un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui s'est suicidé il y a deux ans affirme que son mari a été utilisé comme bouc émissaire par la force policière dans le dossier de la mort de Robert Dziekanski à l'aéroport de Vancouver en octobre 2007.

Dans sa requête à la Cour Suprême de la Colombie-Britannique, Sheila Lemaître déclare que son mari, Pierre, s'est fait dire qu'il perdrait son emploi s'il tentait de rectifier les informations erronées fournies aux médias au sujet de la nuit où l'immigrant polonais est décédé sur le plancher de l'aéroport après avoir reçu une décharge de pistolet à impulsion électrique.

Le sergent Pierre Lemaître était porte-parole officiel de la GRC dans le dossier de la confrontation mortelle entre des agents de la GRC et Robert Dziekanski.

La requête à la Cour souligne que M. Lemaître voulait corriger les informations erronées données aux médias, mais qu'il avait reçu l'ordre de ne pas le faire. Par conséquent, il a été accusé par des gens du public d'être «le menteur de la GRC» et «le gardien de l'image (spin doctor) de la GRC».

Le document précise que la force policière savait que le sergent Lemaître souffrait d'une détresse psychologique aigue causée par la négligence de la GRC et que cet état d'esprit pouvait lui inspirer des idées suicidaires.

Aucune de ces allégations n'a été prouvée en Cour et aucun montant spécifique de compensation n'est mentionné dans le document juridique, mais la requête déclare que la famille cherche à obtenir des dédommagements de la part du procureur général du Canada et du ministère de la Justice de la Colombie-Britannique, qui sont tous deux redevables des actions de la GRC.

La vidéo d'un passant, dévoilée après la confrontation entre la police et M. Dziekanski, montrait une version bien différente de celle livrée aux médias par la GRC.

En fait, les quatre agents impliqués ont été par la suite accusés de parjure pour leur témoignage livré dans le cadre d'une enquête publique sur la mort de l'immigrant polonais.

Deux des agents ont été reconnus coupables, et deux ont été acquittés.

M. Lemaître avait pris un congé pour des raisons de santé en février 2013, et s'est «suicidé» le 13 juillet 2013, indique le document de la poursuite.

La déclaration allègue qu'un aumônier de la GRC a pris le contrôle des arrangements funéraires, déterminant quelles pièces musicales pouvaient être jouées, et affirmant qu'il était «absolument essentiel» qu'il approuve tous les éloges funèbres.

Il aurait été dit à l'épouse de M. Lemaître, la veille des funérailles, qu'elle ne pourrait pas prononcer un éloge. Selon l'énoncé de la poursuite, lorsqu'elle a demandé qui l'ordonnait, l'aumônier a dit: «Vous savez qui signe mes chèques.»