Pour s'être livré à des délits sexuels pendant plusieurs années sur deux garçons d'âge mineur, Juan José Hernandez a écopé de deux ans de prison.

C'est une de ses victimes qui l'avait dénoncé longtemps après les faits. L'homme de 61 ans s'est ensuite investi dans une thérapie au centre Amorce, sans procès. Hernandez a reconnu les faits et a plaidé coupable à des accusations de grossière indécence, exploitation sexuelle, contacts sexuels et incitation à des contacts sexuels.

M. Hernandez aurait lui-même subi des agressions sexuelles dans sa jeunesse alors qu'il vivait dans son pays d'origine, la République dominicaine. Il est arrivé au Canada en 1982, à l'âge de 28 ans, et s'est impliqué dans les milieux communautaires. Les deux jeunes victimes ont gravité dans son entourage à des périodes différentes. Le premier a été agressé à une vingtaine de reprises entre 1983 et 1987 alors qu'il était âgé de 8 à 12 ans. Le second a été l'objet de délits sexuels de l'âge de 8 à 18 ans, entre 1994 et 2004. La plus jeune victime s'est vu imposer masturbation et fellation, alors que l'agresseur a obligé la seconde victime à subir des fellations de sa part, affirmant qu'il avait besoin de son sperme « pour son vieux corps ». Il a ensuite incité le jeune à faire de même.

Un homme apprécié

Hernandez est lui-même père de trois enfants, titulaire d'un baccalauréat en philosophie et en lettres en République dominicaine. Hier, au moment de rendre sentence, le juge Yves Paradis a aussi affirmé qu'au Canada, il avait étudié pendant 16 ans comme étudiant libre à l'université, terminant des cours dans différents domaines. L'homme a acquis une réputation de travailleur très motivé et généreux dans le milieu communautaire. Il est prestataire de l'aide sociale et de la Régie des rentes du Québec, et il est bénévole et travailleur occasionnel à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, a souligné le juge. M. Hernandez a une problématique sexuelle déviante orientée vers les garçons pubères et prépubères. Il estime avoir confondu sexualité et affection.

L'avocate de la défense, Hélène Poussard, a recommandé une peine dans la communauté, tandis que la procureure de la Couronne, Sylvie Lemieux, a plutôt opté pour une peine de deux ans de prison. C'est cette proposition que le juge a retenue. Le risque de récidive a été évalué à faible.