Les policiers montréalais rejettent complètement les critiques cinglantes du grand patron de Garda, qui a affirmé samedi que les rues de la métropole sont plus dangereuses que celles de Bagdad pour les fourgons bancaires.

Dans les pages de La Presse, Stéphane Crétier a appelé la police à «faire son travail» après que six de ses équipes eurent subi autant d'attaques à main armée dans la région de Montréal au cours des 13 derniers mois.

«Sur la pertinence de la comparaison entre Montréal et Bagdad, je crois que poser la question, c'est y répondre», a fait valoir Ian Lafrenière, chargé des communications pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). «On n'embarquera pas là-dedans. Nous, notre travail, c'est de trouver les gens qui commettent des crimes.»

M. Lafrenière assure que des enquêteurs sont à l'oeuvre pour faire la lumière sur ces vols à main armée. Il refuse de parler de vague, soulignant que seulement trois des six braquages se sont produits dans l'île de Montréal, donc sur le territoire du SPVM. Les trois autres ont eu lieu à Longueuil, à Brossard et à Saint-Lazare. «C'est beaucoup plus vaste que notre territoire», a-t-il justifié. «C'est préoccupant et c'est inquiétant, je ne vais jamais amoindrir ça.»

Le grand patron de Garda a déclaré que les autorités n'en font pas assez pour protéger les employés de Garda, qui travaillent en équipes de deux. Des firmes concurrentes qui travaillent à trois agents n'ont pas été touchées par les récentes attaques.

«On n'arrive pas à être placés en priorité, alors que nos gens se font attaquer, a-t-il déploré. Comment pensez-vous que les employés se sentent en sortant des magasins ? Ils ont la main sur l'arme à feu. Est-ce qu'on attend qu'ils dégainent ?»

«On est là-dessus»

«Je ne parlerai pas de crime organisé, mais ce sont des crimes qui sont organisés», a souligné M. Lafrenière. «C'est sûr que ça prend des moyens et ça prend du temps. On est là-dessus.»

Le cabinet du maire Denis Coderre est entré en contact avec le SPVM après la publication des propos de M. Crétier. La lieutenante du maire en matière de sécurité, Anie Samson, devait commenter la situation auprès de La Presse, samedi, mais en milieu de journée, le dossier a plutôt été transféré à la police.

«Le SPVM est au fait de la situation», a indiqué Louis-Pascal Cyr, du cabinet du maire, en annulant l'entrevue. «Le dossier est entre les mains du SPVM.»