Les membres des Hells Angels détenus au Centre de détention de Montréal (Bordeaux) veulent recommencer à faire leurs sorties quotidiennes dans la grande cour extérieure de l'établissement, comme c'était le cas avant l'évasion d'Orsainville.

L'un d'eux, Stéphane Plouffe, de la section de Montréal, a présenté une requête en Cour supérieure pour faire casser une mesure prise par le directeur de la prison dans les jours suivant l'évasion par hélicoptère en juin dernier, mesure obligeant les Hells Angels à prendre l'air dans une autre cour, vraisemblablement pour prévenir toute tentative d'évasion similaire.

La nouvelle cour «est beaucoup plus petite, et comporte des mesures de sécurité beaucoup plus restrictives que celles normalement en vigueur dans la grande cour extérieure et des accès limités aux activités et autres détenus. Elle ne possède pas l'équipement sportif similaire à celui disponible auparavant et est plus dangereuse, notamment [parce qu']elle se trouve entre deux bâtiments, à l'endroit où des morceaux de glace tombent du toit en hiver», peut-on lire dans le document déposé par le prévenu qui fait également cette démarche pour ses «frères».

Avant de présenter sa requête, le motard a envoyé deux mises en demeure au directeur de l'établissement, lui demandant de revenir sur sa décision et d'expliquer les raisons de ce changement. Le directeur François Landreville a répondu que les événements qui se sont déroulés au Centre de détention de Québec (Orsainville) ont eu des conséquences sur l'application des mesures de sécurité dans l'ensemble des établissements de détention, que la Loi sur le système correctionnel québécois stipule qu'une personne incarcérée a droit à une heure de sortie extérieure par jour - sauf si elle fait l'objet d'une mesure d'isolement préventif - et que c'est toujours le cas.

Stéphane Plouffe fait valoir qu'il a toujours adopté un comportement généralement conformiste dans l'établissement, qu'il respecte les règlements et qu'il n'a rien à voir, ni de près ni de loin, avec l'évasion d'Orsainville.

Il affirme que les changements à ses conditions de détention et à la gestion de son dossier contreviennent à la Charte canadienne des droits et libertés. L'audition de la requête aura lieu à une date ultérieure.

Une cinquantaine de membres des Hells Angels et leurs sympathisants sont détenus à Bordeaux. Ils attendent le début des grands procès de l'opération SharQc, dont le premier devrait, en principe, débuter au début de l'an prochain.

Rappelons que les trois évadés d'Orsainville, Serge Pomerleau, Denis Lefebvre et Yves Denis, qui dirigeaient en Abitibi un réseau versant d'importantes redevances aux Hells Angels, ont été déclarés coupables de trafic de stupéfiants. Les observations sur la sentence à leur imposer ont commencé cette semaine.