Une femme de Winnipeg accusée d'avoir dissimulé les corps de six nouveau-nés dans un local d'entreposage a comparu lors d'une première audience en cour, jeudi, tandis que son avocat a demandé que le processus d'autopsie soit supervisé.

Andrea Giesbrecht, âgée de 40 ans, a participé à l'audience par vidéoconférence à partir de la prison où elle est retenue depuis son arrestation, plus tôt cette semaine. Portant un chandail gris, Mme Giesbrecht ne s'est pas adressée à la cour pendant l'audience. Elle a bâillé à quelques reprises, mais est restée attentive pendant les procédures.

Mme Giesbrecht est accusée d'avoir dissimulé les corps dans un local d'entreposage du secteur industriel à l'ouest du centre-ville de Winnipeg. La police a indiqué qu'il faudrait probablement attendre des mois avant de déterminer l'identité des bébés, les circonstances de leur mort, combien de temps ils ont été laissés dans le local et si leur gestation a été menée à terme.

En raison de la complexité des autopsies, l'avocat de la défense, Greg Brodsky, souhaite qu'un pathologiste indépendant supervise les autopsies effectuées par un médecin légiste

«Il est approprié d'y porter une attention particulière, a déclaré M. Brodsky devant la cour. Je ne crois pas qu'il soit juste, dans un processus accusatoire, que la Couronne contrôle la preuve.»

Le juge provincial Fred Sandhu a indiqué à M. Brodsky que sa réaction initiale était qu'une autopsie n'était pas accusatoire, mais faisait plutôt partie de l'enquête normale dans le dossier. Il a invité M. Brodsky à déposer formellement une motion ou à s'entendre avec la Couronne.

M. Brodsky a discuté brièvement avec l'avocat de la Couronne, jeudi, mais a mentionné que d'autres discussions seraient nécessaires.

Mme Giesbrecht n'a pas enregistré de plaidoyer en lien avec les six chefs d'accusation pour avoir dissimulé le corps d'un nouveau-né et à un chef de bris de probation. Une enquête sur le cautionnement est prévue le 12 novembre.

Les documents de la cour indiquent que Mme Giesbrecht, qui a aussi utilisé le nom d'Andrea Naworynski, a des problèmes de jeu compulsif et occupe un emploi à faible revenu dans une chaîne de restauration rapide.

Elle avait reçu une condamnation avec sursis et deux ans de probation lors d'une audience trois semaines plus tôt, après avoir plaidé coupable de fraude pour avoir emprunté de l'argent à une voisine âgée de 73 ans et l'avoir remboursée avec des chèques sans provision.

Son avocat lors de cette audience, Alan Libman, avait déclaré à la cour que les parents de Mme Giesbrecht étaient des joueurs compulsifs qui avaient «perdu toutes leurs économies» avant de mourir, forçant Mme Giesbrecht à rembourser des taxes impayées sur la propriété dans laquelle elle vit.