Un homme d'affaires de Repentigny accusé avec d'autres individus d'avoir transporté, transféré et voulu blanchir des centaines de milliers de dollars en quelques mois aux États-Unis a plaidé coupable plus tôt cette semaine aux accusations portées contre lui dans la région de Detroit.

Martin Grenier, 41 ans, a reconnu sa culpabilité à des chefs de transport interfrontalier et de distribution d'argent qu'il savait provenir de la vente de stupéfiants et qui devait être recyclé, indiquent des documents judiciaires américains.

Plus précisément, Grenier a demandé à un coconspirateur de transporter 200 000 $ entre Detroit et la ville de Merrillville, dans l'Indiana, à la fin de mai 2009, et ordonné à un complice, une semaine plus tard, de prendre un chèque dans une banque de Detroit et de le transporter à Toronto, au Canada.

Outre son plaidoyer, Grenier a consenti à ce que les autorités confisquent une somme de 365 000 $ saisie à l'aéroport de Detroit en avril 2009.

Martin Grenier connaîtra sa sentence au mois d'août. Il est passible d'une peine maximale de 5 ans de prison, d'une période de probation de 3 ans et d'amendes pouvant atteindre 250 000 $. Il avait obtenu sa liberté en attendant la suite des procédures.

À la mi-février, La Presse avait abondamment décrit les agissements reprochés à Grenier et à deux de ses complices américains qui, selon la police, auraient transporté, parfois à bord de jets nolisés, et fait circuler des centaines de milliers de dollars aux quatre coins des États-Unis et au Canada, afin de les blanchir en les injectant dans l'économie légale.

Inconnu jusqu'alors au Québec, Martin Grenier n'en a pas moins connu une vie mouvementée. En septembre 2012, des coups de feu ont été tirés sur son ancienne résidence à Repentigny, sans faire de blessé.

Grenier était l'ami de Pierre Gaudreau, un homme d'affaires assassiné dans des circonstances nébuleuses en mai 2011 à Laval et qui aurait agi comme prête-nom pour un chef de clan de la mafia, selon des documents de l'Agence du revenu du Canada.