Trois hommes et une femme qui ont comploté pour importer plus de 300 kg de cocaïne au Québec ont écopé de peines variant entre 10 ans et demi et 4 ans de prison, hier, au palais de justice de Montréal.

Sylvain Borris, 53 ans, sa conjointe Lucie Lagacé, 43 ans, Mario Deslongchamps, 49 ans, et Roberto Cabezas, 43 ans, avaient été arrêtés en 2008, lors d'une importante opération de la section des stupéfiants de la GRC de Montréal, baptisée Chaindrive, visant à démanteler deux réseaux de trafic de cocaïne dans lesquels était également impliqué un agent des douanes de Lacolle. Les quatre condamnés étaient accusés de complot pour importation de cocaïne dans un but de trafic et gangstérisme.

Dans sa décision, le juge Christian Tremblay de la Cour du Québec a insisté sur la détermination et les efforts multipliés par les comploteurs, qui composaient «une petite organisation criminelle indépendante des grosses organisations, tels les Hells Angels». Le magistrat a notamment souligné que le groupe utilisait un système de communication sophistiqué - que le policiers étaient incapables d'intercepter à l'époque -, qu'ils ont investi beaucoup d'argent, allant même jusqu'à payer un agent double américain qui s'était fait passer pour un capitaine de bateau, et qu'ils se sont rendus en Colombie où ils ont laissé l'un des leurs - Deslongchamps - comme garantie humaine.

L'importation n'a finalement jamais eu lieu. Mais dans les conversations interceptées, les policiers ont entendu les suspects discuter d'une quantité de 300 kg et même plus, «qui aurait rapporté des millions de dollars aux accusés», a résumé le juge.

Dénoncés par un des leurs

Fait à noter, c'est l'instigateur du groupe, un certain Sylvain Levert, qui a aussi causé leur perte. Levert, qui a été condamné à 60 mois de pénitencier, a d'abord été coincé par les autorités américaines avec lesquelles il a collaboré. Ces dernières ont ensuite alerté la GRC, qui a amorcé une minutieuse enquête pour identifier les suspects.

Borris écope de la plus lourde peine puisqu'il faisait également face à des chefs d'exportation de marijuana aux États-Unis et de recyclage des produits de la criminalité pour une affaire de 200 lb de cannabis expédiées dans le Maine, qui lui aurait rapporté 250 000$, et que les limiers n'ont pas retrouvés. Pour cette raison, le juge lui donne deux ans pour rembourser cette somme, sans quoi sa peine sera prolongée de trois ans.

La défense, assurée par Me Clemente Monterosso et Me Jean Petit, a déjà déposé des avis d'appel, contestant une partie de la preuve d'écoute électronique. La Poursuite est assurée par Me François Blanchette de la Couronne fédérale.