Accusé en 2007, puis en 2009 d'alcool au volant au travail, Richard Forest est toujours employé de la Ville de Montréal. Le col bleu de 55 ans aspirait, en plus, à obtenir de nouveau son permis de conduire, qui a été révoqué la semaine dernière après sa condamnation dans son premier procès.

M. Forest a cependant essuyé un revers en Cour supérieure, hier.

«Ça serait déconsidérer l'administration de la justice», a fait valoir le juge Réjean Paul, en refusant net de suspendre ou de modifier la révocation de permis imposée il y a quelques jours à M. Forest pour le délit commis en février 2007.

Sept ans de procédures

Il a fallu presque sept ans pour arriver au bout de ce procès. Et ce ne serait pas fini, puisque l'homme voudrait maintenant porter en appel la condamnation du juge Denis Lavergne à son endroit. M. Forest a été déclaré coupable d'avoir conduit, en février 2007, un camion de la Ville de Montréal avec un taux d'alcoolémie qui dépassait 80 mg d'alcool par 100 ml de sang. M. Forest, qui travaille pour la Ville depuis 1984, doit aussi être jugé l'automne prochain pour un autre incident de même nature, survenu en février 2009.

Après ce deuxième incident, M. Forest avait été congédié. Mais en arbitrage, ce congédiement avait été changé en suspension de trois mois.

Frivole

Hier, le procureur de la Couronne Dennis Galiatsatos a soutenu que l'appel de M. Forest était frivole et voué à l'échec, et qu'il ne servait qu'à gagner du temps.

«Il veut à tout prix éviter une condamnation pour retrouver la fonction de chauffeur», a affirmé le juge Réjean Paul.

Depuis sa condamnation, le 29 novembre, M. Forest a été affecté à une tâche autre que celle de chauffeur, puisque son permis de conduire est suspendu pour un an.

«Ce n'est pas un travail qu'il a choisi, et il a une perte pécuniaire», a fait valoir Me Benoît Demchuck, qui remplaçait hier l'avocate habituelle de M. Forest, Me Roxane Hamelin.

«Avec toutes ces procédures, il a retrouvé son travail, il a retrouvé son gagne-pain. Vous avez toute une côte à remonter pour me convaincre qu'il devrait ravoir son permis», a lancé le magistrat.