Vingt-trois enfants d'une communauté mennonite du Manitoba ont été placés sous la protection du gouvernement, alors que des adultes y ont été accusés de maltraitance, indique-t-on dans des documents de la Cour.

Les enfants sont âgés entre neuf mois et 15 ans, selon les documents déposés jeudi par les Services à l'enfant et à la famille du Manitoba. Aucun détail des présumées agressions n'y figure, mais l'un des enfants, un adolescent de 13 ans, a déclaré aux autorités qu'il ne «voulait pas rentrer à la maison».

Deux adultes de cette petite communauté religieuse conservatrice avaient déjà été accusés, en mars, de plusieurs chefs d'accusation pour voies de fait et voies de fait armées contre plusieurs enfants, entre juillet 2011 et janvier dernier. Les documents de la Cour précisent qu'un fouet, un aiguillon à bétail, une planche et une lanière de cuir ont notamment servi d'armes dans ces agressions.

Plus tôt cette semaine, deux autres adultes ont comparu devant le tribunal et font face à des accusations semblables contre 12 présumées victimes. Ils ont été libérés d'ici leur prochaine comparution.

Les documents judiciaires mentionnent par ailleurs que les enfants sont issus de cinq familles différentes, dont l'une qui compte neuf enfants, âgés entre un an et 13 ans.

Aucune allégation n'a été prouvée en Cour. La Gendarmerie royale du Canada, qui poursuit son enquête, a fait savoir qu'elle pourrait déposer d'autres accusations dans cette affaire.

L'identité des enfants fait l'objet d'une ordonnance de non-publication. La Presse Canadienne ne nomme pas les accusés et n'identifie pas la petite localité où ils vivent.

Les Services à l'enfant et à la famille du Manitoba ont indiqué travailler avec les familles concernées et les enfants, ajoutant que des psychologues leur offraient un soutien. Le personnel de la protection des enfants de la province tente de trouver des familles «sensibles aux particularités culturelles» pour les placer.

Royden Loewen, de la chaire de recherche sur les études mennonites à l'université de Winnipeg, a expliqué que cette communauté était profondément pacifique. Si la plupart des mennonites du Vieil Ordre estiment qu'il est juste d'imposer un châtiment corporel aux enfants, ils ne le feront jamais sous le coup de la colère, a-t-il poursuivi.

Quiconque agirait de la sorte serait perçu comme un mauvais mennonite, selon M. Loewen.