La Coalition des femmes pour l'abolition de la prostitution exhortera la Cour suprême du Canada à décriminaliser les prostituées tout en maintenant les sanctions pénales contre les proxénètes et les clients.

Le plus haut tribunal du pays tiendra une audience la semaine prochaine. Celle-ci aura un impact déterminant sur les lois encadrant la prostitution en sol canadien.

Ce cas fait suite à un jugement rendu par la Cour d'appel de l'Ontario qui a invalidé les dispositions sur les maisons closes. Elle a cependant conservé l'interdiction de solliciter des clients, qui rend illégale la prostitution dans la rue.

Pour expliquer sa décision, le plus haut tribunal ontarien a fait valoir que la loi sur les bordels mettait en danger la vie des travailleuses du sexe en les obligeant à travailler à l'extérieur.

La Coalition, qui soutient que les hommes sont les principaux bénéficiaires du commerce du sexe, est l'un des quelque 20 groupes à avoir obtenu le statut d'intervenant pour plaider devant la Cour suprême.

Elle est constituée de sept organismes, dont le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, l'Association des femmes autochtones du Canada et l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry.

Diane Matte, qui dirige l'organisme québécois Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle, a déclaré que la proposition de la Coalition était basée sur le «modèle nordique» adopté par la Suède, la Norvège et l'Islande, qui criminalise les proxénètes et les clients, mais met les prostituées à l'abri des poursuites.