Isabelle Gaston a livré un plaidoyer en faveur d'un projet de loi conservateur encadrant la non-responsabilité criminelle, bien qu'elle admette qu'il ne changera sans doute rien à son drame personnel

La mère des deux enfants assassinés par leur père Guy Turcotte il y a quatre ans a témoigné mercredi au comité de la justice à Ottawa.

C-54 lui permettra de retrouver confiance en un système de justice plus équilibrée, a-t-elle confié.

Le gouvernement conservateur a proposé des changements au Code criminel pour restreindre la liberté des personnes ayant commis un crime, mais qui ne purgent pas leur peine en prison en raison de leurs problèmes de santé mentale.

S'il est adopté, le projet de loi créera notamment une nouvelle catégorie dite «à haut risque» pour les personnes reconnues «non criminellement responsables».

Ses détracteurs croient cependant qu'il favorisera la stigmatisation des personnes souffrant de maladie mentale, étiquettera automatiquement la personne ayant commis un geste grave comme susceptible de récidiver et pourrait être inconstitutionnel.

En comité, Mme Gaston a cependant insisté sur le fait que C-54 offrira une meilleure protection aux victimes et à la société en général.

Elle a admis craindre pour sa vie, d'autant que sa soeur et sa nièce ont croisé M. Turcotte - remis en liberté -dans un centre d'achat de Montréal cet hiver.

Comme les mesures ne sont pas rétroactives, elles ne pourront toutefois s'appliquer au cas de celui qui a enlevé la vie d'Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans.