Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a refermé le dossier d'Yves Miron, cet inspecteur chargé du renseignement au SPVM soupçonné de détournement de fonds, a appris La Presse.

Sauf que le SPVM ne compte pas en rester là. «Après analyse du dossier d'enquête, aucune accusation ne sera portée contre lui», a confirmé Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole au bureau du DPCP.

Le classement sans suite de ce dossier à un niveau criminel ne signifie pas la fin des ennuis potentiels pour Yves Miron.

Au SPVM, on indique en effet que le dossier de cet officier supérieur est transféré désormais à la section chargée des enquêtes disciplinaires.

Yves Miron occupait le poste d'inspecteur à la division du renseignement, Place Versailles, lorsqu'il avait été relevé de ses fonctions au printemps 2011 à la suite de ces allégations.

Son cas avait été confié aux enquêteurs du service des affaires internes du SPVM. Ceux-ci avaient jugé qu'il y avait matière à poursuite criminelle.

Yves Miron, qui avait fait carrière auparavant dans la lutte au crime organisé, était soupçonné alors d'avoir puisé près de 10 000$ dans le budget d'un programme gouvernemental destiné à contrer la contrebande d'alcool et de tabac (ACCES).

Les fonds auraient été utilisés pour acheter du matériel électronique (télévisions, iPad et ordinateurs), confiés par la suite à des policiers pour utilisation à des fins professionnelles, mais non liées au programme ACCES toutefois.

En revanche, Yves Miron aurait emporté chez lui certains de ces appareils.

Mesures draconiennes

Ces derniers mois, d'autres policiers et officiers de haut rang ont eux aussi subi des sanctions administratives et des mutations, en plus de faire l'objet d'une enquête à l'interne.

Les dernières têtes qui ont roulé avaient la responsabilité hiérarchique de la petite section des agents d'infiltration.

Ce sont des dérapages présumés lors d'une formation dans un bar puis des irrégularités potentielles dans des réclamations d'allocations vestimentaires qui ont scellé leur sort.

L'inspectrice qui avait en charge l'équipe a été rétrogradée, mesure rarissime, au grade de commandant tandis que sa commandante s'est retrouvée dans les bureaux du quartier général.

Trois agents d'infiltration ont aussi été mutés.

Ces mesures draconiennes ordonnées par le chef Marc Parent avaient suscité la grogne dans les rangs, comme La Presse l'avait rapporté à l'époque.

Dans leur cas, l'enquête interne se poursuivrait toujours.

Ces enquêtes sont toujours maintenues secrètes, à moins d'indiscrétions dans les médias ou si des accusations criminelles sont déposées à l'issue du processus.