L'enquête criminelle du SPVM sur la taupe Ian Davidson s'est conclue à la fin de l'été dernier et ne traînera vraisemblablement qu'un seul individu, un autre policier à la retraite, devant la justice.

Après des mois de vérifications, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a affirmé aujourd'hui être convaincu que celui qui aurait tenté de vendre une liste d'informateurs policiers au crime organisé n'avait pas de réel complice.

«On a toutes les raisons de croire que Davidson a agi seul», a affirmé samedi le patron des communications au SPVM, Ian Lafrenière, en entrevue avec La Presse.

L'histoire, éventée en janvier 2012, avait durement ébranlé le SPVM. Quelques mois plus tôt, un ancien analyste de la section du renseignement criminel récemment retraité, avait subtilisé une liste ultra-secrète de sources policières dont la vie pourrait être sérieusement écourtée si leur identité parvenait aux oreilles de criminels. Ian Davidson aurait même fait parvenir un extrait de cette liste au criminaliste Claude Olivier, parce qu'il croyait qu'un des clients, le mafieux Tony Mucci, pouvait être intéressé à l'obtenir. Traqué par le SPVM, Ian Davidson s'est enlevé la vie dans un hôtel de Laval le 18 janvier 2012.

Un accusé

Seul accusé dans l'affaire: un policier à la retraite à qui Ian Davidson aurait voulu acheter une arme prohibée, a confirmé le SPVM. La transaction n'aurait jamais eu lieu.

Il devra tout de même se défendre contre 35 chefs d'accusation liés à la possession illégale d'armes à feu. Les forces de l'ordre en avaient trouvé une bonne quantité en perquisitionnant son domicile, au cours de l'enquête sur Ian Davidson. M. Lafrenière affirme que des accusations liées à «l'entreposage» de certaines armes seront aussi déposées.

Pour lui, ces accusations montrent que le SPVM ne fait pas de cadeaux à ses anciens membres.

«Ça confirme que personne n'est à l'abri, a fait valoir le policier. C'était une enquête de longue haleine et à la fin de tout ça, il y a une accusation.»

Comme il n'a pas encore été formellement comparu devant un juge pour être accusé, l'identité de cet ex-policier n'est pas encore connue.

Par ailleurs, l'enquête de la Sûreté du Québec sur les possibles fuites qui ont permis la publication d'information entourant cette affaire dans les médias continue.