Victime d'une «vilaine chute» sur un trottoir gelé en 2009, qui l'a laissée avec des séquelles permanentes, Jocelyne Courval a eu gain de cause en Cour supérieure: Laval devra lui verser 38 061$.

Il s'agit cependant d'une demi-victoire pour la Lavalloise de 61 ans, puisque le juge Louis Gouin estime qu'elle est responsable à 50% de sa mésaventure. Elle réclamait 103 020$ pour cette chute qui l'a empêchée de travailler pendant cinq mois, et l'a laissée avec une incapacité de 4 à 6% de ses facultés motrices.

Le 26 février 2009, vers 7h30, Mme Courval glisse à moins d'un mètre de l'autobus qu'elle s'apprêtait à prendre, à l'angle des boulevards de la Concorde et Croissant de Callières. «Sous la mince couche de neige qui le recouvre, le trottoir est très glacé, note le juge. [Mme Courval] témoigne à l'effet que: «Quand tu arrives et que tu vois que les pieds te partent de tous les côtés, c'est parce que c'est glissant.»»

Les ambulanciers et les policiers appelés sur les lieux confirment que le trottoir était très verglacé. Les secouristes ont même dû épandre du sel pour faciliter le transfert de la victime sur une civière. Le même jour, Mme Courval est opérée à la cheville droite. Elle devra subir une deuxième opération et une longue période de réadaptation.

Manque d'entretien

Depuis l'accident, elle a de grandes difficultés «dans l'accomplissement de ses tâches quotidiennes, et dans l'exercice de ses activités de loisir, telles que l'horticulture, le vélo, la marche, le ski et le patin».

Après analyse de la preuve, le juge estime que Laval «n'a pas pris toutes les mesures raisonnables» pour déneiger et déglacer cette intersection, et «a ainsi manqué à son devoir de diligence». Il note que les derniers tassements de neige et épandages d'abrasifs, sur cette intersection très fréquentée, ont eu lieu presque deux jours avant la chute de Mme Courval.

Celle-ci aurait cependant dû redoubler de prudence lorsqu'elle a constaté que le trottoir était très verglacé. Elle a plutôt «maintenu un pas pressé afin de ne pas manquer l'autobus», ce qui a contribué à sa chute. «Chaque citoyen doit prendre les moyens, dans la mesure du possible, pour minimiser les risques d'une chute, d'un accident», rappelle le juge. Il évalue les dommages totaux à 76 123$, dont 50 000$ pour les séquelles permanentes et 10 000$ pour perte de jouissance de la vie.