Des centaines de personnes se sont rassemblées sous le ciel gris d'Acton Vale, samedi, pour assister aux funérailles des trois enfants tués dimanche dernier à Drummondville.

Les cendres d'Anaïs, 2 ans, Loïc, 4 ans, et Laurélie, 5 ans, ont été placées dans une même urne. Elle a été accueillie par une envolée de ballons au sortir de l'Église Saint-André, juste après la cérémonie religieuse.

Quelque 850 personnes ont assisté aux funérailles.

À l'intérieur de l'Église, la mémoire des deux petites filles a été honorée par deux intervenantes du milieu scolaire. «La première était enseignante et avait accueilli Laurélie à l'école. L'autre était intervenante à la Maison de la famille et accompagnait Anaïs à la garderie», relate Micheline Gravel, marraine de Patrick Desautels, le père des trois petites victimes.

Malgré la douleur qui l'habite, Patrick Desautels a pris la parole au cours de la cérémonie pour rendre un dernier hommage à son fils, Loïc. Il a rappelé quelques bons moments passés en sa compagnie, ce qui a fait sourire l'assistance malgré la douleur des derniers jours.

«Le père ne pourra jamais faire son deuil complètement, mais peut-être apprendra-t-il à vivre avec. Ça doit être le vide total», a confié Serge Lamontagne, le parrain de Patrick Desautels, en sanglot à propos du témoignage poignant de son neveu.

La mère des trois enfants, accusée de leur meurtre, n'était pas présente à la cérémonie. Mais certains membres de sa famille y étaient.

La tante de l'accusée, Louise Blanchette, a affirmé que les trois enfants veillent sur leur père. Elle a dit vouloir que la famille soit appuyée par des pensées et des prières positives, ajoutant qu'il était trop tôt pour jeter le blâme sur qui que ce soit pour la tragédie.

«C'est difficile d'entendre les préjugés, les jugements de tout le monde, ça serait mieux que l'on s'abstienne pis que l'on pense juste aujourd'hui au papa, aux trois petits, aux trois enfants qui sont partis», a-t-elle déclaré à La Presse Canadienne.

Émotion

La plupart proches du père endeuillé, en pleurs, ont été tenus à distance des journalistes dépêchés sur place. Même la tante désignée par la famille pour s'adresser aux médias a été incapable de parler, frappée de plein fouet par l'émotion.

Deux tracteurs utilisés dans la pépinière de la famille avaient été placés devant l'Église. Plusieurs animaux en peluche y ont été déposés.

Michel Surprenant, président de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues,  semblait lui aussi extrêmement affecté en sortant de l'Église. «Après que la poussière soit retombée, il va y avoir sûrement beaucoup de leçons à tirer» de ces tristes événements, a-t-il affirmé.

M. Surprenant a relaté qu'aucune référence à Sonia Blanchette, accusée du meurtre de la fratrie, n'avait été faite dans l'Église. «Je ne pense pas que ce soit la journée pour faire ça. Ce qui était important aujourd'hui, c'étaient les enfants, rien d'autre».

-Avec La Presse Canadienne