Le coroner qui a enquêté sur la mort de Mario Hamel et de Patrick Limoges, tués lors d'une opération policière devant l'UQAM en juin 2011, va suggérer que la police de Montréal s'équipe de plus de pistolets électriques pour maîtriser les personnes en crise, a appris La Presse.

Le rapport du Dr Jean Brochu sera dévoilé mercredi, près d'un an et demi après les faits.

Le matin du 7 juin 2011, à l'angle des rues Sainte-Élisabeth et Sainte-Catherine, Mario Hamel, un pensionnaire de l'Accueil Bonneau aux prises avec des problèmes de santé mentale, était en crise. Il déchirait des sacs d'ordures et vandalisait des véhicules avec un couteau. Des policiers ont tenté de le raisonner, sans succès. Peu avant 7h, à l'angle de la rue Saint-Denis et du boulevard René-Lévesque, la police a ouvert le feu.

Mario Hamel a été atteint mortellement, tout comme Patrick Limoges, un employé de l'hôpital Saint-Luc qui passait par là à vélo, victime d'une balle perdue. Le drame avait secoué le Québec.

Après avoir longuement étudié l'intervention, le coroner a conclu qu'il pourrait être opportun que les policiers de Montréal aient accès à plus de pistolets à impulsion électrique. Cela leur donnerait un autre recours que l'utilisation des armes à feu. Le problème des balles perdues, comme celle qui a coûté la vie à Patrick Limoges, ne se pose pas avec les armes à impulsion électrique.

Actuellement, à Montréal, seul un groupe restreint d'agents ont de telles armes.

L'utilisation du pistolet électrique a parfois été critiquée, notamment après la mort du Montréalais Quilem Régistre, qui avait reçu six décharges en 2007, et du Polonais Robert Dziekanski, qui avait reçu cinq décharges à l'aéroport de Vancouver, la même année. En 2010, la Ligue des droits et libertés a formellement demandé que cette arme soit retirée de l'arsenal du SPVM.

Le rapport de demain apportera un autre point de vue sur la question.

À moins d'un changement de dernière minute, le coroner Brochu devrait faire deux autres recommandations dans son rapport, selon nos sources.

Il proposera d'augmenter le nombre d'heures d'entraînement au tir pour les policiers montréalais. Depuis quelques années, le manque de ressources aurait forcé le SPVM à envoyer moins souvent ses policiers s'entraîner au centre de tir.

Un autre passage du rapport abordera la question de la désinstitutionnalisation des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de leur suivi par le système de santé québécois, dans le but d'éviter les crises comme celle de Mario Hamel.

-Avec la collaboration de Gabrielle Duchaine