Dans la foulée de la tragédie de Drummondville, les organismes d'aide aux parents en détresse ont été nombreux à dénoncer le manque de ressources pour les familles en difficulté au Québec.

«Ça prend des centres d'urgence partout au Québec pour que les parents puissent aller 24 heures par jour cogner à la porte et dire que ça ne va pas bien, qu'ils ont besoin d'aller décompresser et qu'on prenne soin de leur enfant», estime Josée Fortin, de la maison Kangourou, à Montréal. L'organisme indépendant, unique en son genre, héberge durant quelques heures, voire quelques jours, des enfants dont les parents sont en crise, au bout du rouleau ou qui s'estiment près de passer à l'acte.

Mme Fortin croit que des ressources comme la sienne sont essentielles partout dans la province. «J'ai eu des parents qui m'ont appelée en détresse, et qui sont de bons parents, mais qui avaient une problématique temporaire. Je crois que nous avons déjà évité des drames.»

Selon Gilles Tremblay, professeur à l'École de service social de l'Université Laval, qui a récemment déposé à l'Assemblée nationale un rapport sur les homicides intrafamiliaux, le problème touche surtout la formation des intervenants. «Le problème principal en prévention des drames familiaux, c'est encore le manque de formation sur la façon de bien dépister les facteurs de risque. Dans notre travail, il se fait aujourd'hui beaucoup de prévention du suicide. Ça a avancé, et les gens sont à l'aise. Mais on ne parle pas d'homicide, il y a un malaise. C'est encore tabou. Comme il y a 10 ans pour le suicide.»

Il estime que le ministre de la Santé a bien accueilli son rapport. Il ne craint pas d'être «tabletté».

À la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale, on réclame un suivi obligatoire par des professionnels de la santé pour toute personne hospitalisée qui manifeste des symptômes de troubles mentaux avec des comportements de violence.