Une des résidences de la famille Di Iorio, qui est dans la ligne de mire de la commission Charbonneau, a été incendiée, samedi, à Mascouche. La police croit qu'il s'agit d'un incendie criminel.

«Des gens qui faisaient une marche et qui passaient par là par hasard, vers 5h45, ont vu le feu au 270, place de Cheverny et ont appelé les pompiers», explique l'agente Céline St-André, porte-parole de du Service de police de Mascouche.

Les pompiers ont rapidement maîtrisé les flammes, qui ont causé des dommages légers au garage de la luxueuse demeure. Il y aurait eu davantage de dégâts à l'intérieur, dont le mobilier, étonnamment, ne serait pas assuré. Les circonstances du sinistre ont rapidement éveillé les soupçons des enquêteurs. Ceux-ci croient qu'il s'agit d'un incendie criminel.

Cette résidence, dont la conception et la configuration du terrain seraient la cause de problèmes de voisinage, selon une source, est louée par Stéphanie Di Iorio, fille de Piero Di Iorio et Danielle Poitras, des entrepreneurs aux démêlés judiciaires nombreux et complexes.

Insolvabilité notoire

En 2009 et 2010, Piero Di Iorio a fait perdre 25 millions de dollars à l'entreprise de financement GE Capital et à des dizaines de créanciers. L'argent avait essentiellement été investi dans ses entreprises de construction, rapidement déclarées insolvables. Malgré cette insolvabilité, Di Iorio avait fait bâtir trois maisons luxueuses à Rivière-des-Prairies au nom de ses filles, dont Stéphanie. Les membres de la famille ont par la suite déménagé à Mascouche.

Cet été, la commission Charbonneau a mis la main sur la transcription d'un interrogatoire de Piero Di Iorio, mené aux fins d'une poursuite, intentée par une entreprise de Mme Poitras contre un loueur de machinerie. Ce différend est survenu lors de la réalisation d'un contrat pour la Ville de Montréal.

Stéphanie Di Iorio a servi de prête-nom pour les affaires de ses parents, selon nos sources. Au début de l'année 2012, elle a déclaré faillite, avec un niveau d'endettement de plus d'un million de dollars. Sa soeur a également déclaré faillite, ce qui portait à trois le nombre de faillites personnelles dans la famille, après celle de Mme Poitras, en mars 2010.

Jugement

Le 23 octobre dernier, en Cour supérieure, Revenu Québec s'est opposé à ce que Mme Di Iorio soit libérée de sa faillite. Au total, elle devrait 623 000$ au fisc, notamment en qualité d'administratrice de sociétés familiales.

Selon Revenu Québec, Stéphanie Di Iorio «a occasionné sa propre faillite ou y a contribué par des spéculations téméraires et hasardeuses, par une extravagance injustifiable dans son mode de vie, par le jeu ou par négligence coupable à l'égard de ses affaires commerciales», lit-on dans l'avis d'opposition.

On lui reproche également d'avoir participé à des transactions immobilières douteuses et d'avoir «servi de prête-nom dans le cadre de transactions et de manoeuvres opérées par ses parents».

Elle n'aurait en outre pas fourni de déclaration de revenus en 2011 et abuse du système des faillites, ajoute le fisc.

Les enquêteurs de la police de Mascouche sont au courant de ce passé douteux, mais soutiennent qu'ils ne peuvent faire de lien entre les activités de la famille Di Iorio et le sinistre de samedi.