À deux reprises en moins de 15 jours, les enquêteurs de la police de Montréal ont saisi une quantité importante d'armes. À la mi-octobre, d'abord, ils ont découvert une variété d'armes plutôt inhabituelles chez un préposé aux bénéficiaires. Quelques jours plus tard, ils saisissaient un véritable arsenal de guerre chez un individu qui serait lié aux Hells Angels.

Soupçonné d'avoir modifié des revolvers à blanc pour les rendre fonctionnels dans le but de les vendre aux gangs de rue, Alain Caya, 55 ans, avait littéralement transformé son quatre et demi en atelier de fabrication d'armes à feu.

M. Caya, préposé aux bénéficiaires à l'hôpital Charles-Lemoyne depuis 25 ans, est détenu depuis son arrestation, le 18 octobre à Longueuil. Il saura aujourd'hui s'il peut reprendre sa liberté en attendant la suite du processus judiciaire.

Ce qui étonne, ce sont les types d'armes que les enquêteurs ont découverts en poussant la porte de son appartement.

Son arsenal le plus «exotique» se composait notamment d'arbalètes, de sarbacanes, de pistolets électriques en forme de lampe de poche ou de téléphone cellulaire, de poings américains munis d'un dispositif à décharge électrique et d'un autre équipé d'une lame en forme de demi-lune, d'une importante quantité de couteaux à cran d'arrêt et d'épées ainsi que d'un petit pistolet à cinq coups de calibre .6 mm caché dans une boucle de ceinture.

Les policiers ont également trouvé des armes plus classiques: un pistolet de calibre .380, une carabine tronçonnée, sept armes de poing à blanc qui avaient été modifiées et cinq autres qui ne l'avaient pas été. Comme si ce n'était pas assez, les enquêteurs ont aussi mis la main sur 1200 balles à blanc - dont 300 avaient été modifiées pour être fonctionnelles - et 600 balles réelles.

«Au début du mois d'octobre, on a reçu d'une source une information selon laquelle Alain Caya fabriquait des armes à feu. Il prenait des armes à blanc et les modifiait pour qu'elles puissent tirer de vraies balles. Il faisait ça à son domicile et les armes étaient ensuite vendues à des gens liés aux gangs de rue à Montréal et à Longueuil», a témoigné l'enquêteur Steve Abel, du SPVM, à l'enquête sur la mise en liberté de Caya, il y a 10 jours.

Lors de la perquisition, les policiers ont également trouvé 11 000$ dans une boîte à lunch rangée sur le réfrigérateur.

Entre le 18 janvier et le 9 octobre, les agents des services frontaliers ont saisi six colis destinés à l'adresse d'Alain Caya, dans lesquels ils ont trouvé des armes à blanc, des pistolets électriques, des poings américains et des couteaux. Selon la police, le suspect achetait ses armes ou ses pièces d'armes par internet sur des sites chinois ou américains.

Alain Caya a témoigné et déclaré qu'il avait souffert d'une dépression à la suite de la mort de son frère, il y a trois ans, et qu'un médecin lui avait prescrit des médicaments, qu'il a cessé de prendre.

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Des AK-47 et des mitraillettes à Wickham

Par ailleurs, le jour de l'Halloween, les enquêteurs de la police de Montréal ont découvert 46 armes à feu, dont plus d'une demi-douzaine de mitraillettes, et plus de 40 000 balles, dont certaines contenues dans des boîtes militaires encore scellées, chez David Joyal, sur la route 139, à Wickham, près de Drummondville. Les enquêteurs, qui ont eu l'aide des membres du groupe tactique d'intervention de la Sûreté du Québec, avaient appris que l'homme de 31 ans fabriquait des armes et vendait des stupéfiants. Ils n'auraient toutefois jamais pensé faire une telle découverte dans le sous-sol de la maison, transformé en véritable atelier. 

L'arsenal comptait plusieurs armes particulièrement puissantes. On y trouvait notamment des AK-47, un Beretta Storm, semblable à celui utilisé par Kimveer Gill lors de la tuerie du collège Dawson en 2006, une carabine de type C7, comme celle utilisée par Richard Bain au Métropolis le soir des dernières élections provinciales, une carabine de calibre .50, qui est normalement utilisée par les francs-tireurs, un fusil d'assaut sans recul Franchi SPAS de calibre 12 et un revolver Magnum .460 muni d'un canon de 16 po.

Il y avait aussi de nombreuses armes de poing, 2 silencieux et 40 chargeurs à haute capacité . 

David Joyal n'a pas d'antécédent criminel, mais il serait lié aux Hells Angels, selon la police. Il doit répondre à une cinquantaine de chefs d'accusation.