Les anciens élèves et le personnel du collège Jean-de-Brébeuf sont sous le choc après l'agression qui aurait coûté un oeil au père jésuite Louis Bourgeois, lundi matin, sur le terrain de la Villa Saint-Martin, dans le secteur de Pierrefonds.

Peu après 11h, des gens ont trouvé au sol le père Bourgeois, 86 ans, le visage ensanglanté, près d'une petite roulotte où il se rendait fréquemment et qui lui servait d'atelier. Pour une raison inconnue, il y a fait lundi matin la rencontre de quelqu'un qui l'aurait roué de coups au visage avec un objet dur.

Dans ce coin isolé de l'immense propriété boisée, personne n'a été témoin de l'agression.

Vu l'âge de l'homme, on a initialement craint pour sa vie.

«Père Bourgeois est hospitalisé aux soins intensifs. Il a été opéré et on nous dit qu'il aurait perdu l'usage d'un oeil. Selon les médecins, il est hors de danger», a écrit le directeur général du collège Jean-de-Brébeuf, Michel April, dans un message destiné aux anciens élèves.

Enseignant de sciences

Le père Bourgeois y a longuement enseigné les sciences et a été le dernier religieux à y travailler, jusqu'en 2005. Il est toujours membre du conseil d'administration. Le nouveau laboratoire de physique de l'école porte même son nom et il accompagne toujours les étudiants qui participent à l'expo-science.

«C'est désolant, c'est le professeur le plus dévoué à ses étudiants que j'ai jamais croisé, et de loin. Il prenait comme un échec personnel le fait qu'un étudiant échoue à un examen ou même à un devoir», s'est indigné Mathieu Dumouchel, ancien élève de Brébeuf, après avoir appris la nouvelle.

«La police a ouvert une enquête. Elle a interrogé les personnes qui étaient à la Villa ce lundi et elle a recueilli des indices matériels. Pour le moment, nous n'en savons pas plus sur le déroulement de l'enquête. C'est la première fois qu'un évènement d'une telle nature a lieu sur le terrain de ce centre spirituel», ont indiqué les Jésuites dans un communiqué.

En fin d'après-midi hier, le Service de police de la Ville de Montréal n'avait pas encore pu questionner la victime, seule à connaître les circonstances de son agression.