Marc-Aimé Guérin, fondateur et président d'une maison d'édition de manuels scolaires portant son nom, est accusé d'avoir eu des rapports sexuels avec une adolescente âgée à l'époque entre 13 à 16 ans.

Les gestes reprochés à M. Guérin ont eu lieu à Montréal du 24 février 1969 au 23 février 1972. La présumée victime avait à l'époque entre 13 et 16 ans. Aujourd'hui âgé de 83 ans, M. Guérin était dans la quarantaine au moment des faits qui lui sont reprochés.

En 1970, soit durant la période visée par les accusations, M. Guérin a fondé sa maison d'édition spécialisée dans les manuels scolaires, de la maternelle à l'éducation aux adultes. Il est toujours président de Guérin Éditeur, une information inscrite au Registre des entreprises du Québec et confirmée lundi par l'entreprise. M. Guérin est hospitalisé depuis juillet dernier, mais son bureau mentionne qu'il prend encore des rendez-vous en lien avec son travail.

M. Guérin fait face à huit chefs d'accusation, dont ceux d'avoir eu des rapports sexuels avec une personne de moins de 14 ans, puis plus tard avec cette même personne alors qu'elle avait entre 14 et 16 ans. Il est aussi accusé d'attentat à la pudeur et de sodomie. Il a reçu un mandat d'arrestation le 14 août dernier et doit comparaître au Palais de justice de Montréal le 24 octobre prochain.

La présumée victime a porté plainte à la police en mai 2011. «J'ai réussi à m'en sortir mais ça m'a marqué toute ma vie. Je ne veux pas qu'il s'en sorte. Il ne devrait plus y avoir une commission scolaire qui achète des livres Guérin», a-t-elle dit en entrevue à La Presse.

Pour l'année scolaire 2012-13, aucun livre scolaire de Guérin Éditeur n'apparaît sur la liste des manuels approuvés par le ministère de l'Éducation du Québec pour le primaire et le secondaire. En plus de son siège social situé sur le Plateau Mont-Royal, Guérin Éditeur compte une papeterie, une librairie de manuels scolaires et une autre librairie de livres d'occasion à Montréal. Guérin Éditeur appartient une la fiducie familiale présidée par Marc-Aimé Guérin.

Passible d'une sentence de prison à vie, M. Guérin n'est pas soumis à une peine minimale s'il est trouvé coupable. Conformément à la loi, les tribunaux doivent utiliser les peines les plus clémentes entre celles en vigueur actuellement et celles en vigueur lors des faits reprochés. En 1970, le Code criminel prévoyait une peine allant du «fouet» (une peine abolie depuis car elle est inconstitutionnelle) jusqu'à la prison à perpétuité.

Au cours de sa carrière, M. Guérin a reçu plusieurs distinctions, dont une Grande Palme d'Or du Rassemblement pour un pays souverain (le même organisme qui décerne le titre de Patriote de l'année) en 2011.

Il s'agit des premiers démêlés de Marc-Aimé Guérin avec la justice criminelle, mais il a été appelé à témoigner dans un litige civil fiscal impliquant l'Agence du revenu du Canada et une ex-danseuse érotique à qui il avait donné des cadeaux d'une valeur d'environ deux millions de dollars entre 1998 et 2002. Le fisc tentait - sans succès car il a perdu sa cause en cour - d'imposer l'ex-danseuse érotique sur la valeur de ces cadeaux.

Marc-Aimé Guérin n'a pas retourné les appels logés par La Presse à son bureau.