Le nombre d'incendies criminels a diminué pratiquement de moitié à Montréal depuis huit ans, révèlent des chiffres obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

De 2004 à 2011, le nombre d'incendies suspects sur lesquels a enquêté la section des incendies criminels de la police de Montréal (SPVM) est passé de 1304 à 942. Au terme de ces enquêtes, 1081 incendies ont été classés comme criminels en 2004. L'an dernier, il n'y en avait plus que 678, et cela, malgré la vague d'attentats au cocktail Molotov qui ont touché des cafés italiens en 2010 et 2011. Si la tendance se maintient, l'année 2012 aura un score encore meilleur: à ce jour, on compte 565 incendies criminels.

Heureux de ce résultat, le SPVM avance quelques hypothèses pour l'expliquer: «C'est difficile de savoir ce qui a fait la différence, a dit le porte-parole, Danny Richer. Ça peut être le travail de nos agents sociocommunautaires auprès des jeunes dans les écoles, ou celui de nos patrouilleurs. Ou peut-être que la population est plus sur ses gardes et dénonce davantage les comportements suspects.» Notons que les incendies classés comme criminels vont du simple feu de poubelle à un commerce rasé par les flammes.

«Nous avons révisé nos critères depuis quelques années pour nous concentrer plus sur les événements qui menacent la sécurité des gens, explique Danny Richer. Ça peut aussi avoir eu un impact sur les statistiques.» En effet, un incendie isolé dans un baril ne commande plus nécessairement une enquête policière. «Mais nous enquêterons sur une série de petits incendies, qui ont un effet insécurisant pour la population», dit le porte-parole.

D'une façon générale, le nombre de crimes a diminué à Montréal, selon le dernier rapport annuel de la police. Au total, 112 747 délits et infractions au Code criminel ont été signalés en 2011, soit 4,2% de moins qu'en 2010 et 12,8% de moins depuis 2008.

C'est du côté des tentatives de meurtre (diminution de 26,8% depuis 2010), des agressions sexuelles (diminution de 21,4%) et du recel (diminution de 44,6%) que la baisse est la plus marquée.

- Avec la collaboration de William Leclerc