Sadisme sexuel, tendances prédatrices, trouble de personnalité schizoïde avec traits passifs-agressifs, pronostic de traitement sombre... Les rapports sur la personnalité de Robert Laramée sont si dévastateurs que celui-ci s'est fait révoquer son cautionnement, aujourd'hui, au palais de justice de Montréal.

L'homme de 49 ans, qui admet lui-même être ciblé par la police pour le meurtre de la petite Jolène Riendeau, pourrait maintenant être déclaré délinquant dangereux ou à contrôler. C'est du moins ce qu'a fait valoir la procureure de la Couronne Nadine Hadviernick, aujourd'hui, en demandant que Laramée soit évalué. Laramée était de retour devant le juge pour deux affaires de séquestration: l'une commise en 2007 avec voies de fait, l'autre en 2009. Dans les deux cas, il s'agissait de femmes avec qui il entretenait une relation amoureuse. Laramée, qui choisit toujours des femmes vulnérables, est contrôlant, jaloux et violent, a fait valoir Me Hadviernick.

L'homme a des antécédents de violence sur celle qui fut jadis sa femme ainsi que d'agressions sexuelles sur des enfants. Me Marc Labelle, avocat de l'accusé, a pour sa part demandé au juge de prendre les rapports avec prudence: il a fait valoir que son client a toujours respecté ses conditions et qu'il n'a pas récidivé depuis 2009.

Mais après une brève réflexion, le juge a décidé d'envoyer l'accusé en prison. «Dire que les rapports présentenciels sont défavorables est un euphémisme», a lancé le magistrat. Dans le box des accusés, l'homme hochait la tête et murmurait des choses incompréhensibles.

Le 4 juin dernier, Dolores Soucy, mère de feu Jolène Riendeau, a attaqué et frappé M.Laramée dans le couloir du palais de justice. Elle pense qu'il a quelque chose à voir avec le meurtre de sa fille. Mme Soucy a été accusée dans cette affaire et attend son procès.

Rappelons que Jolène Riendeau, résidante de Pointe-Saint-Charles âgée de 10 ans, a disparu en avril 1999. Ses restes ont été retrouvés en 2011 sous un pilier du pont de l'Île-des-Soeurs, à Pointe-Saint-Charles. M. Laramée était un voisin de la famille Riendeau. Il nie son implication mais refuse de passer le test du polygraphe.

Photo: PC

Jolène Riendeau