L'ex-entraîneur de soccer Denis Morasse a été condamné à 15 mois de prison, hier, au palais de justice de Longueuil, pour des attouchements sexuels commis sur des élèves qu'il entraînait au Collège français de Longueuil.

Les incidents, survenus entre le 1er mars et le 27 novembre 2007, concernent six garçons de moins de 14 ans. Marié et père de trois enfants, l'homme de 56 ans a reconnu la plupart des faits mais a nié sa culpabilité. Il a soutenu qu'il s'agissait de jeux et de blagues. Au terme de son procès, en janvier dernier, le juge Pierre Bélisle l'avait toutefois déclaré coupable de contacts sexuels et d'incitation à des contacts sexuels.

Les gestes se sont produits en diverses occasions. Entre autres, il a emmené cinq élèves de première secondaire chez lui durant la journée, pour se baigner dans son spa. Souvent nu, il s'est livré à des attouchements sur les garçons, comme des massages du dos, des pieds et des épaules. Il a placé de la glace dans le maillot de l'un d'eux, en a déshabillé un et a tapé les fesses d'un autre. Il a aussi pris sa douche avec un élève au chalet du parc Laurier et lui a savonné différentes parties du corps.

Le 21 novembre 2007, Morasse est allé chercher un élève à son casier afin qu'il l'aide à remplacer des ampoules de Noël à sa résidence. Chemin faisant, il lui a raconté une histoire sexuelle survenue alors qu'il conduisait l'autobus des joueurs de soccer. Il a ensuite posé sa main sur les parties intimes du jeune et les a frottées.

La procureure de la Couronne Marie-Josée Guillemette réclamait 18 mois de prison, tandis que l'avocat de la défense, Me Marco Labrie, suggérait la peine minimale de 45 jours. Le juge Pierre Bélisle a opté pour 15 mois. Morasse, diplômé en éducation physique, travaillait depuis 1989 au Collège français et était responsable du programme sportif de soccer. Il a été congédié en décembre 2007. Il était depuis devenu technicien en câblodistribution. Il a une vie matrimoniale stable et il est entouré de sa famille, a noté le juge Bélisle, qui estime toutefois que la responsabilité de Morasse est entière. «Il a profité de son statut d'entraîneur de soccer pour établir un lien de confiance avec les victimes pour les amener chez lui. Le contexte de jeu n'était qu'un prétexte ou un subterfuge lui fournissant l'occasion de commettre les gestes qui ont porté atteinte à leur intégrité sexuelle», a noté le magistrat dans sa décision.

Morasse a été mis en prison dès le prononcé de la peine, hier. Il a déjà interjeté appel de sa condamnation.