Accusé de fraude contre le gouvernement et d'abus de confiance, l'ex-ministre libéral Tony Tomassi a choisi un procès devant juge et jury.

Par la voix de la représentante de ses procureurs, Me Caroline Drolet, l'ex-ministre de la Famille a renoncé à son enquête préliminaire, mardi, au palais de justice de Québec.

La date du procès, qui n'aura pas lieu avant l'an prochain, sera déterminée le 3 décembre.

M. Tomassi fait face à trois chefs d'accusation pour des gestes commis entre novembre 2007 et mai 2010.

Il a admis avoir effectué des dépenses personnelles, alors qu'il était député, avec une carte de crédit appartenant à l'agence de sécurité BCIA, contrôlée par l'une de ses relations et contributeur enthousiaste à la caisse libérale, Luigi Coretti.

M. Tomassi a utilisé la carte de crédit fournie par M. Coretti - qui négociait alors des contrats avec le gouvernement - pour payer de l'essence en sus de son allocation publique pour frais de transport.

Cette dernière frasque avait fait perdre patience au premier ministre Jean Charest qui avait expulsé M. Tomassi du caucus libéral au printemps 2010 et référé le dossier à la police.

Dans les semaines précédentes, M. Charest avait défendu bec et ongles son ministre de la Famille contre les attaques répétées de l'opposition sur sa gestion controversée du réseau des garderies.

Congédié par le premier ministre, M. Tomassi s'était néanmoins accroché à ses fonctions de député indépendant de la circonscription montréalaise de Lafontaine pendant des mois sans pratiquement remettre les pieds à l'Assemblée nationale.

Devenu une source d'embarras pour l'ensemble de ses ex-collègues libéraux, M. Tomassi avait continué de toucher ses émoluments de parlementaire jusqu'à sa démission le 3 mai dernier.