Nikolas Stefanatos, accusé d'avoir aspergé sa copine d'un produit d'entretien corrosif dimanche matin à Longueuil, passera les deux prochaines semaines en prison: son avocate a encore demandé de reporter son enquête sur remise en liberté, vendredi matin, au palais de justice de Longueuil.

«Nous avons des choses à vérifier avant de procéder», a dit l'avocate de Nikolas Stefanatos, Mélanie Grégoire, qui avait demandé un premier report mardi. L'enquête a été fixée au 12 septembre.

Pendant sa courte comparution, Nikolas Stefanatos, vêtu d'un t-shirt blanc, a gardé les yeux rivés au sol sans regarder la mère, le frère et les nombreuses amies de la victime assis dans les deux premières rangées.

Le frère de la victime, Maxime Gosselin, le fusillait du regard. «C'est dur pour tout le monde, a-t-il dit au terme de l'audience. Mais, en attendant, il est en dedans en jusqu'au 12, alors pourvu qu'il ne soit pas libéré...»

Nikolas Stefanatos est accusé de voies de fait graves et d'agression armée envers sa copine, Tanya St Arnauld, qu'il fréquentait depuis le mois de mars.

Les faits se sont déroulés vers 5h du matin, dimanche, au terme d'une soirée arrosée avec un couple d'amis. Tout semblait bien aller jusqu'à ce que Nikolas Stefanatos file en douce au petit matin, a raconté la femme du couple ami, Annie-Claude Desrochers, qui était présente au palais de justice.

Tanya St Arnauld est allée le rejoindre à son appartement, rue Sainte-Catherine. Elle est ensuite revenue chez son amie couverte de ketchup. «Elle cherchait un téléphone et elle était confuse, a expliqué Annie-Claude Desrochers. Elle nous a dit qu'il avait pogné les nerfs.»

Nikolas Stefanatos aurait fait une crise de jalousie à propos du conjoint d'Annie-Claude Desrochers et de la relation qu'il avait avec Tanya. «Je n'ai rien vu de ça, a souligné Mme Desrochers. Il devait y avoir quelque chose d'autre.»

Malgré les conseils de son amie, qui l'invitait à rester chez elle, Tanya St Arnauld est retournée à son appartement. C'est là que Nikolas Stefanatos lui aurait lancé un produit corrosif.

Selon la police de Longueuil, il est «peu probable» qu'il s'agissait de nettoyant acide à béton, comme l'ont affirmé les proches de la victime en début de semaine. Il s'agirait plutôt d'un produit corrosif pour déboucher les tuyaux. Les expertises chimiques permettront d'en savoir davantage.

La victime s'en sort bien

Mercredi soir, Tanya St Arnauld est sortie du coma artificiel. Elle souffre de brûlures aux deuxième et troisième degrés sur 19% de son corps. Son dos, son torse, ses bras et son visage sont atteints.

«Elle se souvient de tout, mais elle est mêlée, elle ne réalise pas, a dit Virginie Lambert, une amie qui lui a rendu visite au centre des grands brûlés de l'Hôtel-Dieu de Montréal. On ne lui a pas posé de questions sur ce qui s'est passé pour ne pas brouiller les cartes.»

Quant aux séquelles qu'elle pourrait garder, Tanya St Arnauld «s'en sortira bien», selon son frère. Sa vision n'a pas été affectée. Elle gardera possiblement des cicatrices, mais elle «guérit bien», a assuré Maxime Gosselin.

Selon le frère de la victime, Nikolas Stefanatos aurait fait une crise semblable une semaine avant le drame. Il aurait versé du jus d'orange sur Tanya St Arnauld et dans sa voiture avant de laisser sa copine seule au milieu d'un stationnement.

«Elle m'avait appelé pour que je vienne la chercher, a dit Maxime Gosselin. Je lui avais dit qu'elle méritait mieux que ça.»