L'accident d'avion de la compagnie Aéropro qui avait fait sept morts, en juin 2010 à Québec, s'explique par plusieurs causes, notamment des lacunes dans la formation au pilotage et dans la culture de sécurité de l'entreprise.

C'est la conclusion à laquelle est parvenu le Bureau de la sécurité des transports, qui a rendu public son rapport mercredi après-midi.

Le bimoteur Beechcraft King Air A-100 s'était écrasé à 3 km au nord de l'aéroport Jean-Lesage, à Québec, causant la mort de ses deux membres d'équipage et de ses cinq passagers.

L'appareil avait décollé par temps clair à 5h57 le matin du 23 juin 2010 d'une piste secondaire de l'aéroport en direction de Natashquan, avec un arrêt prévu à Sept-Îles.

Peu avant 6h, un des membres d'équipage avait signalé des problèmes de moteur à la tour de contrôle de. Il avait dit être incapable de prendre de l'altitude. L'appareil s'était ensuite écrasé.

L'enquêteur désigné du BST, André Turenne, cite plusieurs facteurs ayant contribué à l'accident, parmi lesquels des lacunes au plan de la sécurité concernant la formation au pilotage, les méthodes d'exploitation de l'entreprise, la documentation d'entretien des aéronefs et la culture de sécurité de l'entreprise.

Dans son rapport, il cite 10 causes et facteurs ayant contribué à l'accident. Il souligne notamment: «Bien que l'équipage ait la formation requise par la réglementation, cette formation était inadéquate à les préparer à gérer l'urgence avec coordination et efficacité.»

«Suite au décollage à puissance réduite, les performances de l'aéronef lors de la montée initiale étaient inférieures à celles établies lors de sa certification», écrit l'enquêteur. De plus, le fait que le moteur droit ait subi un problème en vol «a engendré une perte de poussée substantielle».

Il note également que «l'hélice du moteur droit n'a pas été mise en drapeau», une position qui a fait que «le taux de montée a été compromis par une traînée excessive».

Il croit qu'il a pu y avoir confusion des tâches puisqu'il y avait  «absence de directives écrites précisant les tâches respectives de chacun des pilotes».

Il souligne aussi «la faible culture de sécurité chez Aéropro (qui) a contribué à l'acceptation de pratiques non sécuritaires».

Il conclut enfin que «la position renversée et les dommages à l'aéronef n'ont pas permis l'évacuation avant que les occupants ne succombent en raison de la fumée et de l'incendie rapide et intense».

Dans les semaines qui ont suivi l'accident, Transports Canada a révoqué le permis d'exploitation d'Aéropro, ce que l'entreprise a contesté en vain.