Le gouvernement fédéral veut désormais voir en entier une entrevue dans laquelle Omar Khadr affirme notamment qu'il ne craint pas une existence de musulman pratiquant au Canada, même si la plupart des Canadiens n'ont pas les mêmes croyances religieuses.

Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a demandé à Washington de divulguer la vidéo de l'entrevue de Khadr avec le psychiatre Michael Welner, dont le témoignage a contribué à mener un jury militaire à condamner le jeune Canadien à 40 ans de prison.

Des retranscriptions partielles offrent un aperçu de l'approche du psychiatre et de la façon dont Khadr, aujourd'hui âgé de 25 ans, envisageait sa vie à son retour au Canada.

Lors de cette entrevue, réalisée en juin 2010, Khadr dit ne pas craindre pour sa sécurité en raison de sa foi et se dit persuadé qu'il pourra pratiquer sa religion sans problème dans son pays natal.

Cette entrevue a acquis une nouvelle notoriété depuis que le ministre Toews a demandé à la voir afin de déterminer si le citoyen canadien représente une menace pour la sécurité publique.

En vertu de l'entente qui a prévalu sur la peine décidée par le jury, Khadr, originaire de Toronto, a plaidé coupable à cinq accusations, dont une liée à la mort d'un membre des forces spéciales américaines en Afghanistan. En échange, il a été condamné à huit ans de prison, en plus des huit ans qu'il avait déjà passés en cellule avant son procès devant une commission militaire spéciale.

L'avis du Dr Welner, selon lequel Khadr a «mariné» dans le djihad radical et représente une menace sérieuse pour le public, est diamétralement opposé à deux autres études de cas préparées par la défense de Khadr, que M. Toews a déjà en main.

Comme les avocats canadiens de Khadr, le psychiatre Welner n'a aucune objection à ce que les autorités américaines remettent la vidéo au ministre Toews.