Les résidants d'un quartier de Toronto tentaient toujours, mercredi, de se remettre de la mort de deux personnes abattues lors d'une rencontre communautaire cette semaine, honorant la mémoire des jeunes victimes en les décrivant comme des individus brillants qui avaient beaucoup à donner.

Mais alors que l'impact des violences survenues lundi soir se faisait toujours sentir, les autorités municipales ont promis de traquer les responsables des événements, ciblant plus particulièrement les activités des gangs criminels.

Un porte-parole de la police municipale a indiqué que plusieurs membres de gangs arrêtés en 2005 avaient récemment été libérés de prison, un élément qui pourrait avoir joué un rôle dans la récente augmentation, à Toronto, d'actes criminels liés aux armes à feu.

Dans la foulée de la plus récente fusillade, le maire Rob Ford a exigé ni plus ni moins que l'expulsion des membres de gangs criminels de la ville.

«Je veux que ces personnes quittent la ville et je ne m'arrêterai pas avant. Je ne les mettrai pas en prison pour qu'ils puissent revenir et vivre dans la ville. Non, je veux qu'ils quittent la ville. Allez ailleurs», a-t-il déclaré mercredi lors d'une entrevue accordée à la chaîne de télévision locale CP24.

«Ils devraient passer un long moment en prison et ne pas revenir. Une fois que vous sortez de prison, quittez la ville», a-t-il ajouté.

M. Ford rencontrera le premier ministre ontarien Dalton McGuinty et le chef de la police Bill Blair la semaine prochaine pour discuter de méthodes visant à éviter que des incidents violents similaires ne se reproduisent à l'avenir.

L'incident, qui a causé la mort de l'adolescente Shyanne Charles et de Joshua Yasay, âgés respectivement de 14 et de 23 ans, a également blessé 23 personnes qui ont dû être transportées dans un centre hospitalier pour y traiter des blessures par balle. Certains craignent des guerres armées à l'américaine.

La police a lancé des appels pour que d'éventuels témoins se manifestent, mais ceux-ci n'ont pas donné de résultats dans bien des cas.

Pour les citoyens vivant dans la communauté devenue le centre des discussions liées aux gangs de rues et armes à feu, le temps demeurait au recueillement et au deuil.

«Je n'arrive toujours pas à croire que plusieurs personnes aient été blessées par balles, et je prends désormais lentement conscience de la mort de Shyanne», a déclaré Jam Johnson, qui gère l'association de basketball communautaire à laquelle l'adolescente donnait un coup de main.

Damian Charles, un cousin de la jeune fille, a dit être dégoûté par le fait que le tireur ait ouvert le feu dans un endroit rempli de gens innocents, dont plusieurs jeunes enfants.

«J'ai honte de dire que cette ville est ma demeure, en sachant parfois qu'il y a des gens aussi pathétiques qui y rôdent... Ils doivent être traduits en justice», a-t-il déclaré.

Un responsable communautaire a d'ailleurs appelé les résidants à collaborer avec la police en leur offrant toute information pouvant faire avancer l'enquête. Le révérend Don Meredith, un sénateur conservateur, a pour sa part affirmé que le silence donnait plus de puissance aux criminels.