Après avoir signalé qu'elle compatissait beaucoup avec Giuseppe De Vito pour la mort tragique de ses deux filles, la juge Isabelle Rheault lui a imposé 15 ans de pénitencier pour gangstérisme et complot d'importation de drogue, commises avec l'organisation mafieuse des Rizzuto entre 2004 et 2006.

M. De Vito, 45 ans, est l'ex-conjoint d'Adèle Sorella, qui attend d'être jugée pour les meurtres allégués de leurs deux filles, âgées de huit et neuf ans. Le drame est survenu en mars 2009, alors que M. De Vito était en cavale depuis 2006. M. De Vito était sur la liste des suspects à arrêter lors de la frappe de l'opération Colisée contre la mafia, en novembre 2006. Mais De Vito a joué les filles de l'air, et cela a duré quatre ans. Ce n'est qu'en octobre 2010, que les policiers ont réussi à l'épingler, de manière fortuite. L'homme avait beaucoup changé physiquement, et il vivait avec une autre conjointe.

M. De Vito a donc été jugé longtemps après les 35 autres accusés de Colisée, accusés d'importations massives de cocaïne. Il a nié toute participation aux importations du gang mafieux. La juge Rheault a toutefois estimé qu'au regard de la preuve, il avait trop de pouvoir et d'influence auprès des grands acteurs de la mafia italienne, pour être l'innocent qu'il prétendait.

Selon cette preuve, M. De Vito extorquait de l'argent à ceux qui faisaient des importations personnelles en marge de celles du gang. L'organisation l'a aussi chargé d'enquêter sur le fait que la police avait trouvé 218 kilos de cocaïne dans la neige, à l'aéroport de Montréal, le 22 janvier 2005.

Deux des complices de M. De Vito, Giuseppe Torre et Ray Khano, ont écopé de 14 ans de prison, tandis que Lorenzo Giordano a reçu une peine de quinze ans.

M. De Vito, surnommé Pony tail en raison de ses longs cheveux qu'il attache, a déjà porté le verdict en appel. Il fera de même avec la peine, selon ses avocats, Daniel Rock et Michel Pelletier. Me Rock estime que la juge a mal évalué la preuve, notamment en ne tenant pas compte qu'il avait toujours eu des revenus officiels.