À l'instar d'autres corps policiers du continent, la police de Miami s'intéresse depuis peu à Luka Rocco Magnotta et tente de trouver des liens entre un cas d'homicide resté inexpliqué en Floride et le sordide meurtre de Montréal.

Magnotta, arrêté à Berlin après une chasse à l'homme internationale, est le suspect numéro un du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en lien avec la mort et le démembrement de Jun Lin, un étudiant chinois de l'université Concordia âgé de 33 ans.

Bien que rien ne laisse croire que Magnotta est lié à d'autres homicides ailleurs en Amérique du Nord, la brutalité du présumé meurtrier et ses nombreux voyages à l'étranger ont suscité l'intérêt des enquêteurs dans plusieurs juridictions.

Le dernier à s'ajouter à cette liste est le sergent Confessor Gonzalez, un détective de Miami dont l'équipe tente de faire la lumière sur un meurtre commis il y a trois ans, et qui affiche certaines similarités avec le meurtre de Jun Lin.

Le sergent Gonzalez prévoit contacter le SPVM pour tenter de trouver d'éventuels liens entre Magnotta et le dossier d'homicide sur lequel il enquête, et qui demeure toujours inexpliqué. En 2009, un ressortissant guatémaltèque, Omar Laparra, était mort dans des circonstances nébuleuses et son cadavre avait été démembré.

Le jeune homme de 21 ans avait disparu après avoir quitté un bar du quartier de la petite Havane, au petit matin, le 31 mai 2009. Dans les jours suivant sa disparition, les restes d'Omar Laparra avaient été retrouvés dans quatre sacs de plastique, qui flottaient sur les cours d'eau dans le sud de la ville.

«Si M. Rocco se trouvait à Miami au moment du meurtre sur lequel j'enquête, alors oui, je vais assurément m'intéresser à lui», a soutenu le sergent Gonzalez en entrevue avec La Presse Canadienne.

Magnotta aurait séjourné pendant un certain temps à Miami au cours des dernières années.

L'homme de 29 ans demeurera incarcéré en Allemagne jusqu'à ce que son extradition au Canada. Il fait face à plusieurs chefs d'accusation à Montréal, notamment celui de meurtre au premier degré.

Les corps policiers de Los Angeles et de Gatineau s'intéressent eux aussi aux récentes activités de Magnotta, ayant tous deux des cas d'homicides non résolus impliquant un cadavre mutilé.

La semaine dernière, la police de Gatineau avait fait savoir qu'elle entrerait en contact avec le SPVM pour discuter d'éventuels liens entre l'affaire Magnotta et le meurtre d'une jeune fille de 18 ans, commis en 2011.

Le service de police de Los Angeles a indiqué que certains de ses détectives avaient discuté avec des enquêteurs canadiens du cas d'un récent homicide, doublé d'un démembrement. Les agents ont toutefois souligné qu'ils ne faisaient, pour l'instant, aucun lien entre Magnotta et leur propre dossier à Los Angeles. Ils ont ajouté qu'ils tentaient simplement de déterminer si Magnotta se trouvait dans la ville au moment du meurtre.

Magnotta, originaire de Scarborough en Ontario, aurait aussi séjourné dans les villes de New York, Paris et Londres.