Quatre des personnes arrêtées lors de la rafle de jeudi dans les milieux militants passeront le week-end derrière les barreaux. C'est le cas de la fille du député Amir Khadir, Yalda Machouf-Khadir, qui fait face à une kyrielle de nouvelles accusations reliées à la crise étudiante.

Selon le cas, les suspects arrêtés dans l'opération policière ont comparu vendredi soit en lien avec le saccage du bureau de l'ex-ministre Line Beauchamp le 12 avril, le grabuge à l'Université de Montréal le 13 avril ou un épisode de voies de fait contre une photographe du Journal de Montréal le 22 mai.

La seule personne à être accusée pour tous ces événements à la fois est Yalda Machouf-Khadir, 19 ans. Elle fait face à 11 accusations dont introduction par effraction, complot, méfait de moins de 5000$, déguisement dans le but de commettre un crime, voies de fait contre un agent de la paix, voies de fait contre une photographe, vol de moins de 5000 $ et méfait de plus de 5000 $.

Andréa Pilote, sa co-accusée dans l'événement du bureau de Mme Beauchamp, est la seule du groupe à avoir pu reprendre sa liberté vendredi, sous de sévères conditions. Elle devra résider chez ses parents à Longueuil et ne pas venir sur l'île de Montréal à moins que ceux-ci l'accompagnent.

Xavier Philippe-Beauchamp, conjoint de Yalda Machouf-Khadir et co-accusé dans l'affaire de la photographe ainsi que dans celle de l'Université de Montréal, est resté détenu pour l'instant.

C'est aussi le cas de Zachary Daoust et de Simon Langlois, co-accusés pour le grabuge à l'Université de Montréal le 12 avril.

L'enquête pour remise en liberté du groupe aura lieu lundi prochain au palais de justice de Montréal.

Certains suspects avaient déjà été arrêtés depuis le début de la grève. Yalda Machouf-Khadir, par exemple, a été mise à l'amende pour le blocus du pont Champlain et été arrêtée après celui du pont Jacques-Cartier.

Un autre suspect appréhendé dans l'opération de jeudi, Mathieu Melançon, soupçonné d'avoir perturbé le fonctionnement du métro le 16 avril dernier avec des complices inconnus, n'a pas encore comparu en cour.

L'avocat de plusieurs des jeunes, Me Denis Poitras, croit que la police a voulu faire un «spectacle» et «lancer un message aux gens qui voulaient manifester au Grand Prix» avec cette vague d'arrestations. Il note que sa cliente Yalda Machouf-Khadir avait déjà comme condition de libération l'obligation de se présenter chaque semaine au poste de police, mais que les policiers ont préféré l'arrêter chez elle au petit matin jeudi.

L'avocate d'Andréa Pilote, Me Véronique Robert, a estimé que toute la situation était étrange et rare.

Outre les suspects arrêtés après enquête du SPVM, quelques manifestants qui avaient été épinglés lors de la manifestation de jeudi soir aux abords du cocktail du Grand Prix ont aussi comparu en cour vendredi. L'un d'eux a été accusé de possession de matériel incendiaire, d'autres de voies de faits ou d'agression armée sur des policiers. Ils ont été libérés après s'être engagés à ne participer qu'à des manifestations légales et paisibles.

Des supporters présents dans la salle des comparutions ont perturbé l'audience en criant «Fuck the police!» ou «Justice complice!» chacun leur tour.