Si Jacques Delisle avait divorcé de Marie-Nicole Rainville, le patrimoine familial de 2,8 millions aurait été divisé en deux parts égales. En devenant veuf, il héritait de tout.

C'est ce qui se dégage du témoignage que la notaire Danielle Beausoleil a rendu, cet après-midi, au procès de M. Delisle.

L'homme de 77 ans est accusé du meurtre prémédité de Marie-Nicole Rainville. La femme de 71 ans, paralysée du côté droit, est morte d'une balle dans la tête dans l'appartement du couple, à Québec. On sait que, au même moment, M. Delisle, juge de la Cour d'appel qui venait de prendre sa retraite, menait une double vie avec celle qui avait été sa secrétaire pendant 26 ans.

Me Beausoleil, 22e et dernier témoin de la Couronne, a expliqué que le couple Delisle-Rainville s'était marié en 1960, en communauté de biens. Ils auraient pu aussi se marier en séparation de biens. La notaire a voulu expliquer la différence en prenant l'exemple de Séraphin Poudrier, ce qui a fait bondir l'avocat de la défense, Jacques Larochelle.

«Est-ce que vous estimez que mon client est comme Séraphin?», a-t-il tonné avant de demander que la notaire se limite aux faits et laisse l'histoire de côté.

Ce témoignage est venu clore la preuve de la Couronne. La défense s'apprête à amener son premier témoin à la barre.