La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a agi de manière «raisonnable et appropriée» lors des sommets du G8 et du G20, qui ont été le théâtre de violences et d'arrestations de masse, a conclu l'organisme chargé de superviser la police fédérale.

Dans un rapport fort attendu qui a été dévoilé lundi, la Commission des plaintes du public contre la GRC a déterminé qu'aucun incident n'a révélé un usage déraisonnable de la force par la police fédérale.

La préparation du corps policier a aussi été jugée adéquate, et elle a tenu compte des droits des manifestants, écrit-on dans le document.

Par ailleurs, rien ne permet de croire que les agents d'infiltration ont dépassé les limites ou que la police fédérale a eu recours à des agents provocateurs, selon la commission.

Les leaders des pays du G8 se sont réunis à Huntsville, à la fin du mois de juin, avant de se joindre à d'autres homologues à Toronto pour le sommet du G20.

La police municipale de Toronto était responsable des opérations de première ligne dans les rues de la métropole pendant le sommet du G20, mais c'est la GRC qui était responsable de la planification, de la coordination et des mesures de protection des visiteurs.

Même si des agents de la GRC ont été impliqués dans trois encerclements de manifestants, ce qui contrevient aux politiques de la police fédérale, ils ont agi raisonnablement en respectant les ordres de la police de Toronto, peut-on lire dans le document.

L'encerclement est une tactique de contrôle des foules qui consiste à cerner des manifestants de façon à les circonscrire dans une zone donnée et à contrôler l'accès à cette zone ainsi que ses issues.

Recommandations et réactions

Une coordination plus étroite entre la GRC et les autres corps policiers sera de mise à l'avenir afin d'assurer une meilleure logistique, recommande la commission. Il serait également utile d'établir des lignes directrices claires afin d'éviter toute confusion à l'avenir, a-t-on suggéré.

«Comme vous pouvez le constater, avec des milliers de membres de la GRC et d'autres corps policiers qui sont débarqués à Toronto pour cet événement, cette coordination était vitale», a déclaré le président intérimaire de la commission, Ian McPhail. «Même si nous estimons que cela a été bien exécuté dans l'ensemble, nous avons déterminé qu'il y avait place à amélioration», a-t-il dit lors d'une entrevue.

La Commission des plaintes du public contre la GRC est l'une des organisations qui ont obtenu le mandat d'enquêter sur les méthodes employées par les forces de l'ordre lors de ces deux événements internationaux d'envergure.

Elle a ouvert cette enquête d'intérêt public en novembre 2010 après avoir reçu des dizaines de plaintes contre la GRC, notamment celles logées par l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC).

Dans une déclaration publiée lundi, l'ACLC a dit accueillir favorablement le rapport déposé par la commission. «Le rapport fournit de nouvelles informations qui renforcent un certain nombre de préoccupations soulevées par l'ACLC dans le sillage du G20», selon l'organisme de défense des droits et libertés.

Malgré tout, «plusieurs des informations fournies dans le rapport apportent un éclairage nouveau sur la conduite policière, et soulèvent des préoccupations importantes concernant le bien-fondé des actions de la police au cours du sommet du G20», a signalé l'ACLC.