Alors que la gestion des universités est au coeur de l'actuel conflit étudiant, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) vient d'intenter une poursuite pour récupérer près d'un demi-million de dollars dépensés pour améliorer la sécurité de son réseau après avoir subi une importante fraude informatique.

Dans une poursuite rendue publique hier, l'UQAM révèle avoir été victime, le ou vers le 8 mai 2009, d'une attaque informatique au cours de laquelle un pirate a réussi à s'introduire dans son réseau. Le pirate a eu accès à de nombreux mots de passe qui permettent notamment d'ouvrir certaines portes, d'accéder à des documents confidentiels ou de contrôler les systèmes de sécurité et de ventilation, selon le document déposé en Chambre civile de la Cour supérieure le 4 mai dernier.

L'UQAM poursuit sa compagnie d'assurances, Assurance Ace Ina, pour des dommages évalués à 454 888$. «En raison de cette atteinte à ses biens, la demanderesse [l'UQAM] a dû débourser des sommes importantes afin d'assurer la sécurité de son personnel, des étudiants et de ses biens et de sécuriser son système informatique», écrit-elle dans sa requête.

L'UQAM allègue que sa compagnie d'assurances a refusé de rembourser ces «dépenses reliées à la crise» même si elle bénéficiait d'une assurance «tous risques». La moitié des dépenses concerne la main-d'oeuvre interne et les services professionnels externes. L'UQAM a ainsi ouvert une enquête interne pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident. Une somme supplémentaire de 150 000$ a servi à acheter des logiciels et de l'équipement informatique. L'UQAM a également dû dépenser quelque 45 000$ en frais postaux pour acheminer de nouveaux mots de passe aux étudiants. Il a été impossible de savoir si le pirate a été démasqué. La porte-parole de l'UQAM, Jenny Desrochers, a refusé de commenter l'affaire hier puisque la cause est devant le tribunal. Les faits relatés dans cette poursuite n'ont pas encore été prouvés en cour.