Un Canadien condamné à mort dans le Montana pour avoir tué deux hommes a voulu exprimer mercredi ses profonds regrets, mais le passage du temps semble plutôt avoir avivé le désir des familles des victimes de ne lui montrer aucune grâce.

Visiblement en colère, Thomas Running Rabbit, un fils de l'une des victimes, a déclaré qu'il réclamerait justice pour le père qu'il n'a jamais connu jusqu'au «dernier souffle de Ronald Smith».

«Il doit payer pour les décisions qu'il a prises», a-t-il exprimé à l'audience de clémence.

Il a ensuite montré Ronald Smith du doigt et dit: «Je suis Thomas Running Rabbit. Je ne vous crains pas.»

Un oncle a affirmé à la Commission des pardons et des libérations conditionnelles du Montana que 30 ans d'attente pour obtenir justice était une période trop longue. William Talks About a souligné que les mères des victimes n'avaient pas pu voir la justice être rendue avant leur mort.

«Ronald Smith doit être exécuté», a-t-il affirmé. «Trente ans est une période trop longue.»

Ronald Smith, âgé de 54 ans, se trouve dans les couloirs de la mort depuis qu'il a reconnu avoir abattu Thomas Mad Man Jr. et Harvey Running Rabbit en 1982. Il avait initialement demandé la peine de mort, mais changé d'avis peu après. Il combat pour sa vie depuis ce temps.

Il est accusé d'avoir tué ces deux personnes alors qu'il était sous l'influence de l'alcool et du LSD.

Un comparse de Ronald Smith, Rodney Munro, avait poignardé l'une des victimes avant que le condamné à mort originaire de l'Alberta ne tire les deux hommes à la tête.

Rodney Munro a accepté une entente de plaidoyer de culpabilité, et a éventuellement été transféré dans un centre de détention canadien où il a purgé le reste de sa peine.

Ce fut un crime de sang-froid. Les deux condamnés voulaient voler la voiture des victimes, mais Ronald Smith a aussi déjà dit avoir voulu savoir quelle impression laissait le fait de tuer.

Plus tôt durant l'audience, mercredi, Ronald Smith a fait face aux familles et a dit ne pas s'attendre à ce qu'elles pardonnent son geste, mais a dit espérer obtenir la chance de reprendre le cours de sa vie.

«Je comprends la douleur et la souffrance que je leur ai infligées», a-t-il exprimé. «Ce ne fut jamais mon intention de causer de la souffrance à quiconque. J'aimerais pouvoir revenir en arrière. Mais je ne peux pas.»

«Tout ce que je peux est d'espérer d'aller de l'avant avec ma vie et de devenir une meilleure personne.»

Un responsable consulaire canadien installé à Denver a lu une déclaration du gouvernement du Canada demandant à la Commission des pardons et des libérations conditionnelles du Montana d'épargner Ronald Smith.

Ottawa avait déjà fait parvenir une lettre en ce sens, mais la missive avait été jugée «tiède» par certains observateurs.

Mercredi matin, un psychologue a affirmé que Ronald Smith était un prisonnier exemplaire et qu'il représentait très peu de danger pour la population.

Devant les membres de l'audience de clémence, le Dr Bowman Smelko a déclaré que le prisonnier avait montré des signes d'amélioration dans son attitude, ses réflexions et son comportement pendant son séjour derrière les barreaux.

Les aptitudes cognitives de l'homme originaire de l'Alberta ont également bondi de 16 points, passant de basses à moyennement élevées, a plaidé le psychologue.

Ronald Smith est aussi, semble-t-il, apprécié des gardiens de prison; deux d'entre eux devraient témoigner en sa faveur.

La commission doit livrer sa recommandation finale dans la semaine du 21 mai. Le gouverneur du Montana, Brian Schweitzer, doit avoir le dernier mot.