Le conjoint de la propriétaire d'une garderie de Saint-Amable, arrêté la semaine dernière pour des agressions sexuelles, aurait fait plus d'une victime. Les parents d'au moins deux autres enfants ont communiqué avec la Sûreté du Québec (SQ) pour porter plainte contre Clément Rancourt.

L'homme de 50 ans, qui était le chauffeur d'autobus du service de garde, a été arrêté et accusé la semaine dernière d'agressions sexuelles sur un enfant de moins de 16 ans. Dans une entrevue accordée à La Presse, la procureure de la Couronne a indiqué que d'autres parents avaient formulé des plaintes, mais elle a refusé d'en préciser le nombre exact.

En plus de rencontrer ces enfants, les enquêteurs continuent d'analyser le contenu de l'ordinateur qui a été saisi le 16 mars dernier. Clément Rancourt avait alors été accusé de possession de pornographie juvénile.

Dix jours pour se conformer

Par ailleurs, un huissier s'est présenté à la garderie de la rue Auger, hier matin, et a remis un avis préalable d'évacuation à la propriétaire. Deux inspecteurs du ministère de la Famille ont également distribué une lettre à tous les parents en fin d'après-midi pour les informer que leurs enfants fréquentent un service de garde illégal et que l'établissement a 10 jours pour se conformer à la loi.

La propriétaire compte cependant se présenter devant les tribunaux pour faire valoir qu'elle a des droits acquis concernant sa garderie, qu'elle exploite depuis 17 ans.

Inconnu du Ministère?

Le ministère de la Famille répète qu'il ne connaissait pas l'existence de la garderie Le Domaine du petit ange. Pourtant, sa propriétaire a déjà fait une demande de subvention en 2001. Dans une lettre que La Presse a pu obtenir en partie, le Ministère avait rejeté sa demande au motif que l'établissement était privé. «On lui a aussi indiqué que sa situation ne relevait d'aucun ministère parce qu'elle recevait des enfants de 5 à 12 ans et non de 0 à 5 ans comme dans la plupart des cas», explique l'avocat Jean-Philippe Marcoux. Par ailleurs, les parents des 60 enfants qui fréquentaient le service de garde recevaient un relevé fiscal chaque année.