Des groupes de défense des droits civiques reprochent aux policiers d'avoir de plus en plus recours à un article du Code de la sécurité routière pour mettre fin aux manifestations et remettre des contraventions salées aux participants.

Au cours des dernières semaines, les policiers d'un peu partout au Québec ont invoqué l'article 500.1 du Code de la sécurité routière pour contenir les manifestations des étudiants qui s'opposent à la hausse des droits de scolarité.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors de vastes opérations et ont écopé d'une amende de près de 500 $ pour une première infraction.

L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) estime que le recours à l'article 500.1 - qui interdit d'entraver la circulation des véhicules sur un chemin public - constitue un danger pour la démocratie, et dénonce ce qu'elle appelle «la judiciarisation et la criminalisation des actions politiques».

Car en invoquant le Code de la sécurité routière, les policiers espèrent essentiellement faire peur aux manifestants, a plaidé Nathalie Desrosiers, de l'ALCL, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mercredi devant le palais de justice de Montréal.

Certains des manifestants qui ont été épinglés lors de manifestations étudiantes ou pendant la manifestation contre la brutalité policière, le 15 mars dernier, se sont présentés au tribunal mercredi afin de préparer leur contestation judiciaire.

La tactique policière avait été utilisée pour la première fois en mars 2011. Les policiers de Montréal avaient alors interpellé et mis à l'amende plus de 200 personnes lors d'une marche contre la brutalité policière.