La tension monte entre les juristes de l'État et le gouvernement Charest, neuf mois après la conclusion d'une entente de principe sur leurs conditions de travail.

La pomme de discorde dans ce dossier est la négociation d'une «clause remorque» garantissant aux avocats et notaires à l'emploi du gouvernement du Québec le maintien «de la parité» avec leurs collègues procureurs de la Couronne.

L'Association des juristes de l'État (AJE) s'apprête à convoquer ses membres pour décider des moyens à prendre pour accroître la pression sur l'employeur.

Québec et l'AJE avaient conclu une entente de principe en juillet 2011, quelques mois après une grève de deux semaines et l'adoption d'une loi spéciale forçant le retour au travail.

Le gouvernement s'est par la suite entendu, en septembre, avec les procureurs de la Couronne. Il leur a accordé des avantages qui n'ont pas été concédés aux juristes, a relevé lundi le président de l'AJE, Sébastien Rochette, dans un communiqué.

Néanmoins, l'AJE a signé la convention collective tout en précisant que les discussions sur l'application de la clause remorque pourraient se poursuivre une fois l'entente ratifiée. La présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, a refusé d'ajouter sa signature.

Une mise en demeure transmise par les juristes le 26 mars, enjoignant la ministre à signer la convention collective et de la retourner au plus tard le 28 mars, est demeurée lettre morte, selon M. Rochette.

Devant le refus de la ministre Courchesne d'apposer sa griffe, l'AJE a convoqué ses membres en assemblée générale les 11 et 12 avril, à Québec et à Montréal, afin de faire le point et décider de la suite des choses.

Les juristes, dont les conditions de travail sont régies par loi spéciale, sont en droit de recevoir le bénéfice des autres conditions de travail prévues dans l'entente de principe signée en juillet 2011, a fait valoir le président de l'Association.