Deux Québécois soupçonnés par la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine d'avoir importé plus de 36 tonnes de marijuana chez nos voisins du sud ont récemment été arrêtés, grâce à la collaboration de la police de Laval. Ils pourraient devoir passer de nombreuses années derrière les barreaux s'ils sont trouvés coupables dans ce pays où on ne lésine pas avec ce type de crime.

La police de Laval a reçu de la GRC vers la fin de 2010 le mandat d'effectuer quelques vérifications dans le but d'aider la DEA à identifier des importateurs de cannabis qu'elle soupçonnait de résider dans cette banlieue montréalaise.

«Le service du renseignement criminel a alors procédé à diverses vérifications pour identifier des suspects, dont un que nous avions arrêté plus tôt cette année-là en lien avec une importante plantation de marijuana», explique l'agent Stéphane Pilon, porte-parole de la police de Laval.

Il s'agit de Marc-Olivier Racine, 30 ans.

Ce dernier avait été arrêté dans un véhicule qui venait de quitter un entrepôt sis au 1245, rue Godin, à Laval. Dans la voiture, se trouvaient 45 kilos de pot. Et dans l'entrepôt, on saisissait 808 plants de marijuana.

Le service du renseignement a aussi aiguillé la DEA vers un autre homme, Jimmy Cournoyer, 32 ans. Un homme condamné à 30 mois de prison pour une affaire de drogue dans le passé. En 2011, il a accusé, à Montréal, en compagnie de Racine, de chefs liés au trafic de stupéfiants. Ils sont en attente de leur procès pour ça.

Cournoyer est le premier à avoir été arrêté, le 17 février dernier. L'homme se rendait au Mexique, mais il a été intercepté par les policiers de la patrouille frontalière américaine. Il est présentement détenu dans une prison au Texas.

Quant à Mario-Olivier Racine, il a été arrêté lundi par la police de Laval et la GRC en vertu d'un mandat d'arrestation provisoire, au volant de sa rutilante Porsche Cayenne. Il est détenu et a comparu en cour supérieure du Québec mardi. Il sera de retour en cour le 4 mai. D'ici là, les américains devront déposer une requête en extradition en bonne et due forme.

Ultimement, les deux hommes devraient être accusés, dans le Eastern District de New York, à Long Island, de «Continuing Criminal Enterprise», un chef qui pourrait s'apparenter au crime de gangstérisme ici. Cette accusation s'applique à des cas où au moins cinq individus complotent pour commettre des crimes et commande une peine minimale de 20 ans de pénitencier. Ils seront  en outre accusés d'importation de marijuana, de blanchiment d'argent et de port d'arme.

Erin Molve, agent spécial à la DEA, explique que Racine et Cournoyer sont considérés comme «les principaux joueurs de cette organisation criminelle internationale», et que d'autres suspects, dont des résidents de la région New Yorkaise, pourraient aussi être arrêtés.

«On parle, pour la durée de l'enquête, de plusieurs importations totalisant environ 80 000 livres (36 tonnes) de marijuana, ce qui est très important», poursuit-elle.

Un troisième québécois condamné en mai 2010 à deux ans de prison pour du trafic de drogue, a vu sa libération conditionnelle être révoquée en lien avec cette affaire, mais n'est pour le moment sous le coup d'aucune demande d'extradition.