Le jury est choisi et prêt à commencer. La Couronne est prête à étaler sa preuve. Les témoins s'attendent à témoigner. Mais le procès de Sylvain Gaudreau, qui devait commencer hier matin, sera reporté au moins jusqu'à demain, parce que l'accusé, lui, n'est pas prêt.

«Dans mon livre à moi, demain, je ne suis pas prêt», a fait valoir M. Gaudreau, hier, au terme d'une journée de discussions avec le juge Claude Champagne et les avocats de la Couronne, Mario Dufresne et François Allard. Cette journée avait été réservée pour des requêtes avant le début du procès.

M. Gaudreau est accusé d'avoir attaqué deux hommes à la Cour d'appel, en août 2010, et de leur avoir causé des blessures. L'événement est survenu après que le juge de la Cour d'appel eut débouté M. Gaudreau dans un vieux litige qui l'opposait aux deux victimes alléguées.

M. Gaudreau se défend seul, sans avocat. Le droit et les règles qui régissent un procès sont compliqués. L'accusé de 49 ans a du mal à s'y retrouver. Sa détention complique encore plus les choses.

Le principal problème qui se pose actuellement, c'est que le psychiatre que M. Gaudreau a retenu aux frais de l'État pour sa défense réclamerait des honoraires plus élevés que ce qui aurait été convenu. L'aide juridique refuse de payer plus. Par ailleurs, M. Gaudreau a de la difficulté à joindre le psychiatre, qui ne serait à son bureau que trois jours par semaine. L'accusé, qui ne veut pas révéler le nom de ce professionnel, devait tenter de le joindre hier soir, pour lui demander d'exposer sa position devant la cour. Le juge et les avocats se sont entendus pour dire que c'était la meilleure solution. Mais il reste à savoir si M. Gaudreau réussira à joindre le psychiatre à temps, et si ce dernier acceptera de revoir sa position.

Le procès de Sylvain Gaudreau devait initialement se tenir l'automne dernier. Il a été reporté à cette semaine.